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Le Rassemblement du peuple français qui avait déjà emporté la plupart des villes de l’Est lors des municipales de 1947 (Strasbourg, Mulhouse, Nancy, Metz, Thionville, Épinal, etc.) obtint de nouveau un excellent résultat lors des législatives de 1951. Dans dix départements, il obtint les suffrages d’au moins 20 % des inscrits. Il s’agissait de tous les départements alsaciens et lorrains, auxquels s’ajoutaient à l’ouest la Marne et la Haute-Marne ainsi qu’au sud la Haute-Saône et le Territoire de Belfort. Ces départements envoyèrent 19 élus RPF à l’Assemblée, soit presque le cinquième du futur groupe gaulliste. Seuls le Grand Ouest et la région parisienne s’étaient montrés aussi favorables au Rassemblement. À l’évidence la France de l’Est entretenait avec le gaullisme d’opposition un rapport privilégié où se mêlaient de manière complexe les héritages historiques, les déterminants socio-économiques et les influences culturelles. Comment un homme (de Gaulle) et un courant politique (le gaullisme) ont pu à ce point s’ancrer pratiquement et symboliquement dans un espace (le Grand Est) à un moment donné (l’après-guerre) ? À cette question, cet ouvrage collectif – issu d’un colloque à Nancy en mai 2007 – tente d’apporter des réponses autour de cinq axes thématiques : les structures, le personnel, les partenaires et adversaires, la culture politique et l’enracinement symbolique dans l’histoire et l’espace.
History --- gaullisme --- Quatrième République --- vie politique --- après-guerre
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