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Déçu par Mai 68, Olivier part pour les Indes réclamer à son père une pension de divorce jamais versée. Là-bas, il rencontre Jane, une jeune hippie droguée qu’il décide de “sauver”. Mais la découverte de la malhonnêteté de son père et la mort de Jane vont provoquer chez lui une prise de conscience qui donnera un nouveau sens à sa vie. De son ancien métier d'avocat, André Cayatte a gardé l'amour des grandes causes. Il s'intéresse passionnément aux hommes et aux problèmes que l'ordre (ou le désordre) social ne cesse de leur poser. Sous ses multiples aspects (révoltes d'étudiants, phénomène "hippie", vulgarisation de l'emploi de la drogue), le désarroi de la jeunesse moderne est un de ces problèmes. André Cayatte s'en est donc emparé et, mêlant la fiction à la réalité, a ouvert un nouveau "dossier noir" et brossé ce qui voudrait être un tableau des mœurs de notre temps. Vous pouvez partager un article en cliquant sur les icônes de partage en haut à droite de celui-ci. Le résultat est consternant. Dans les méandres d'un scénario tortueux jusqu'à l'absurde, errent des personnages auxquels il nous est impossible de croire et d'attacher le moindre intérêt tant ils sont grossièrement stéréotypés... Parce qu'il a le sentiment d'avoir été "floué" après les émeutes de mai 1968 (également parce qu'il a vu sa mère participer à une orgie très "parisienne"), un jeune étudiant (Renaud Verley) se rend à Katmandou, capitale du Népal et lieu de rencontre des "hippies" européens. Là, tout en se lançant dans de rocambolesques aventures, il tombe amoureux d'une belle droguée (Jane Birkin) qu'il essaie d'arracher à son vice. La mort (accidentelle) de son amie provoque chez l'étudiant une prise de conscience salutaire. Il quitte le faux paradis de Katmandou pour s'engager dans un chantier où il travaillera à secourir les paysans indiens. Cette conclusion optimiste ne nous convainc pas plus que la description des colères, des révoltes, des sottises et des élans passionnés du héros. À vouloir aborder trop de thèmes, André Cayatte n'en a finalement traité aucun. Son film laisse une impression d'éparpillement, de confusion, de gratuité, qui surprend, quand on songe au dialecticien ardent qu'est l'auteur. C'est sans doute que pour se sentir à l'aise André Cayatte a besoin d'un sujet fortement charpenté qui lui permette d'opposer à une thèse donnée son antithèse personnelle. Or le mal actuel de la jeunesse est trop complexe pour qu'on puisse en instruire le procès à partir de quelques éléments simplistes. Homme des plaidoyers et des démonstrations, André Cayatte n'est pas un bon témoin. Au lieu de raconter ce qu'il a vu, il n'a vu que ce qu'il voulait raconter.