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Auteur majeur des lettres anglaises depuis une trentaine d'années, désormais traduit et commenté dans le monde entier, J. M. Coetzee est encore peu étudié en France et souvent perçu à travers le filtre post-colonial. Or, le romancier sud-africain est aussi un lecteur assidu des plus grands écrivains européens de l'Antiquité au XXe siècle. Depuis ses débuts, il entretient un dialogue constant avec ses prédécesseurs. Les douze essais de ce volume cernent les contours de cet intertexte qui se développe de Terres de crépuscule à L'Homme ralenti et l'analysent. Virgile, Defoe, Dostoïevski, Kafka, Beckett apparaissent comme les interlocuteurs les plus importants, derrière lesquels se profilent Nietzsche, Rilke, T. S. Eliot et bien d'autres : poètes, romanciers, autobiographes, philosophes. L'intérêt proprement critique du repérage de ces sources est évident. Mais, s'agissant d'un auteur qui a vécu la plus grande partie de sa vie sous l'apartheid, le travail critique même oblige à s'interroger sur les rapports de la littérature et de l'histoire. À leur carrefour se situe le classique : l'ensemble des œuvres humaines que J. M. Coetzee définit comme ce qui survit à la barbarie parce qu'hommes et femmes ne peuvent s'en passer à aucun prix. Sous l'apartheid et dans la nouvelle Afrique du Sud, il affirme la nécessité du classique et celle d'une littérature qui, tendue elle-même vers un devenir-classique, transmette ses pouvoirs éthiques et politiques.
Literature (General) --- John Maxwell Coetzee --- littérature européenne --- histoire --- Afrique du Sud --- Apartheid
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