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Donc voilà en quelques mots une introduction à mon édition. Le sujet, l'idée maîtresse de mon mémoire était d'envisager le rapport à la perte, au camouflage, à l’absence et tout ce que cela engage comme indice, comme transformation ou, d'une manière plus symétrique, élabore comme présence. D'abord, dans un premier mouvement, accumuler, produire un nombre assez conséquent de formes de clichés, d'idées ayant cette thématique formelle, conceptuelle et vitale dans la production de forme, de langage, dans la société, dans l'élaboration d'un « moi », Ensuite, face à cette bande d'image, mise en chaîne, on s'aperçoit (d'autant plus) la motorisation des images entres elles, un effet Koulechov étendu. Mais cette chaîne méritait néanmoins une certaine articulation, un fil conducteur qui ne se tendait pas uniquement par le principe, les idées énoncées plus haut, sous-jacent chaque image. Le caractère profondément vital de l'erreur, de la perte, et tout ce que cela engage et provoque se matérialise également par une ligne de vie, sa mécanique, allant jusqu' à la mort. C'est là où se situe le protocole quelque peu narratif de l'édition, bien que je le perçoive également, comme une suite d'essais graphiques, esthétiques, à l'instar des essais littéraires, proposant une réflexion indépendante, d'abord, puis organisées. Les images se suivant les unes les autres, sous ce prisme-là, produisent de nouvelles absences, font apparaître des trous, des chainons manquant, entraînant de nouvelles images, perfectionnant l'articulation du livre. A la manière d'un vin, que l'on préconise d'être bu avec certains accompagnements. Un album et plus largement un groupe m'a accompagné dans les derniers jours de la production de mon mémoire. L'album Black Antlers de Coil et donc plus largement, Coil. Bisous.
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A partir du fil, de quelques fils surtout qui nous semblent familiers. Celui des trois Parques, filé par la première, déroulé par la deuxième, et coupé par la dernière. A partir de ces fragments de fils coupées, ces résidus de fils, récupérer les segments pour les nouer ensemble. Former un fil rapiécé, le fil d'un récit. Un fil qui s'emmêle comme dans une grosse pelote, tirer un fil au hasard, s'emparer du fil, rencontrer des nœuds, défaire des nœuds pour en créer d'autres. Nouer, tourner autour du fil, tisser des mailles, des entrelacs, pour créer des liens, former une trame. A I'aide d'un fil comme celui d'Ariane, celui qui guide dans ce labyrinthe emmêlé, celui qui trace la route, qui mène ailleurs. J'ai commencé à démêler les fils, dans la pénombre, à les nouer ensemble. J'ai attaché quelques morceaux de ces fils, mes fils, ceux de mes ancêtres, aux mots des autres, ceux que j'ai trouvé dans des livres, sur des sites internet, pour créer des liens, pour créer un fil à partir des autres. Consolider ce début de fil raccommodé, pour l’agrandir le déployer, le prolonger. Je me suis laissée guider par ces fragments de récits et au fil des lectures, petit à petit, de nœud en nœud, le récit s'est tissé et j'ai commencé à le tracer par écrit. En alternant mon récit avec celui des autres, j’ai commencé à écrire dans le trouble, à partir du trouble, et je me suis mise à naviguer entre les mots et les morts.
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