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La tâche du deuil ? « Maintenir vivant comme objet perdu » celui ou celle que nous avons perdu. C’est-à-dire : ne pas fantasmer son improbable survie, sans céder non plus à l’effacement de l’oubli, cette deuxième mort symbolique, presque plus terrible que la première réelle. Est-ce cela que la littérature nous permet, ou plus modestement nous promet ? Une reconnaissance et une conversion de la perte, qui composerait avec la dimension mélancolique en y échappant ? L’objet de ce livre est plutôt de laisser résonner cette question, d’en suivre le trajet sur deux siècles et dans certaines œuvres majeures de la modernité. De nouer des fils, d’ouvrir des pistes, de mettre en écho du début du xixe siècle jusqu’à des textes tout à fait contemporains cette problématique union, cette tension constitutive entre deuil et écriture. Pour être fidèles à ce qui pourrait être la définition même de la littérature : l’incessant dialogue entre les vivants et les morts.
Literature --- littérature française --- deuil
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Le Bon Passage, parcours inéluctable de la vie à la mort, parcours mystérieux qui irait, paradoxalement, de la mort à la vie : pour ce terme irréversible de l’existence, toute société élabore les rituels d’un rapport symbolique que doivent entretenir les vivants avec les morts. Du défunt au vivant qui le pleure, entre ceux qui restent et ceux qui disparaissent s’instaurent des liens. Par le surgissement d’un au-delà, par un contact que le désir anime sans cesse, par le dialogue inquiet mené avec ceux qui sont désormais muets, ayant franchi l’énigmatique étape, les rituels sociaux, les espaces dévolus au funéraire, les célébrations, les rituels d’art et d’écriture aménagent une relation essentielle avec les morts. Afin de leur assurer un Bon Passage dans un autre monde lointain, mais aussi de garantir la fermeté d’une transmission, essentielle à la vie. Ainsi les morts forment-ils un capital symbolique, assurant à ceux qui jouissent de la vie un pacte de paix et la certitude de richesses toujours maintenues. Par les rituels collectifs ou intimes, toute relation avec le mort est sous-tendue par l’espoir que le passage sera heureux et bon, de part et d’autre des espaces respectifs. Car la mort n’est jamais une rupture : le choix d’un objet dont il semble encore si difficile de parler inscrit ce volume dans la tradition propre au LAPRIL. Point d’exclusion pour le disparu, mais une vie nouvelle et une intégration puissante : de la société visible des vivants à la société invisible des ancêtres, le dernier mot restera à la vie. Au terme d’un long travail symbolique, le flux de la vie, qui semblait aller vers la rupture, atteint en vérité une clôture vivante, et « la société, rentrée dans sa paix, peut triompher de la mort » (Robert Herz).
Anthropology --- mythe --- deuil --- rite --- passage --- secret --- oubli --- tombeau --- survie --- solitude --- au-delà --- bonne mort --- figure culturelle --- lien aux défunts
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