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film (1)


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French (1)


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2015 (1)

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Film
La petite prairie aux bouleaux
Authors: --- --- --- --- --- et al.
ISBN: 3700697000709 Year: 2015 Publisher: [France] : Tamasa Diffusion,

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Abstract

De retour à Paris, après de nombreuses années d’absence et de voyages à travers le monde, Myriam, cinéaste et grand reporter, se rend à une cérémonie de commémoration de la libération des camps d’extermination nazis, dans la salle des fêtes d’une mairie de Paris. Au cours du banquet qui suit la cérémonie, elle retrouve avec émotion plusieurs de ses anciennes compagnes de déportation, survivantes comme elle de la Shoah. Comme chaque année, il y a une tombola. C’est Myriam qui gagne le gros lot: un billet pour Cracovie… Marceline Loridan-Ivens est une rescapée du camp d'Auschwitz-Birkenau où elle a été déportée à 14 ans. Elle y a passé deux ans de sa vie et son père y a laissé la sienne. En 2003, en réalisant La Petite prairie aux bouleaux, traduction du polonais Brezinka, germanisé en Birkenau, Marceline Loridan-Ivens s'est "libérée" par la pellicule. Elle offre ainsi une réflexion sur la mémoire et l’oubli, la réconciliation et l’espoir. Avec l'autorisation exceptionnelle de tourner dans l’enceinte du camp de Birkenau, la réalisatrice restitue des sentiments d’une grande intensité, empreints de souvenirs douloureux. Ce film retient l’attention à plusieurs titres. D’un point de vue cinématographique, on notera qu’il s’agit d’une fiction autobiographique, Anouk Aimée interprétant le rôle de Marceline Loridan-Ivens, tournée (en partie) dans l’enceinte du camp d’Auschwitz-Birkenau. Le lieu (principal) de la Destruction des Juifs d’Europe est ainsi habité et c’est par l’évocation de souvenirs (sans reconstitution, mais pas le truchement de la fiction) qu’une représentation du passé émerge. Le film est également intéressant d’un point de vue mémoriel, car c’est plus de cinquante ans après les faits que l’intrigue se déroule. Ainsi, c’est à travers des retrouvailles et des rencontres, qu’un regard rétrospectif sur le passé prend forme sous nos yeux. Le film n’évite alors pas la question de l’oubli, puisque l’héroïne, à plusieurs reprises, ne se souvient plus de ce qu’elle a vécu. Il est donc question, non seulement du retour du souvenir (vécu sur un mode heureux et sur mode douloureux), mais aussi de ce qui échappe. Le film est aussi politique, car il met en scène l’incompréhension entre Juifs revenant sur les lieux et Polonais catholiques exploitant ce tourisme de la Catastrophe en plein développement, sans pour autant éviter de mettre en scène la dureté parfois trop grande des victimes envers ceux-ci. La muséification du camp d’Auschwitz est aussi présenté de manière critique. Enfin, d’un point de vue historiographique, il est intéressant, car la réalisatrice est, elle-même, une ancienne déportée. Ainsi, à l’heure où il est de plus en plus question de l’avènement d’une ère post-mémorielle ou du rôle de la mémoire de 2ème/3ème génération, un autre point de vue est ici porté à l’écran. Ainsi, fiction sur la mémoire et l’oubli, La prairie aux bouleaux rend visible une imbrication de rapports au temps à la fois complémentaire et contradictoire, vécue à la première personne. Cela en fait un film très riche, sensible et qui ouvre à de multiples réflexions.

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