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XVIème siècle. Suite à un quiproquo, Edward, le futur roi d’Angleterre, échange ses vêtements avec un jeune homme du peuple, Tom, qui lui ressemble trait pour trait. Le premier est pris pour un fou tandis que le second est traité d’imposteur. Mais l’heure du couronnement approche. Adopté du roman éponyme de Mark Twain plusieurs fois porté à l’écran (dont une fameuse version avec Errol Flynn en 1937), Le Prince et le Pauvre (1977) appartient à la fin de carrière de Richard Fleischer. Cinéaste hollywoodien prolixe (plus d’une quarantaine de films depuis 1946), le réalisateur des Vikings et de Soleil Vert enchaîne en cette fin des années 1970 les projets les plus divers, et parfois inattendus. Marqué par l’échec critique de Mandingo, son chef-d’œuvre en 1975, il devient alors le sauveteur en chef de projets mal en point, le professionnel qu’Hollywood appelle à la rescousse. Avec Le Prince et le Pauvre, Fleischer signe un film d’aventures picaresque autour d’une impressionnante pléiade de stars: c’est Charlton Heston dans le rôle d’un roi mourant, George C. Scott, en chef truculant d’une bande de forbans, Ernest Borgnine, sous les traits d’un père pouilleux et violent ou encore Oliver Reed, qui interprète ici un noble escrimeur trahi par son propre frère et sa dulcinée (Raquel Welch). Mais sous ses airs de fable légère menée tambour battant, le film n’oublie pas le thème central du roman de Twain à travers le double personnage joué par le jeune Mark Lester: qui de l’aristocratie ou du peuple apprendra vraiment de l’autre?
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Racontée de nos jours par Ivan, l’histoire des Sonnenschein, commence à Budapest avec son arrière grand-père qui bâtit la fortune familiale à partir de la recette d’une liqueur médicinale baptisée « vin de soleil »… Sur près d’un siècle, de la chute de l’empire hongrois jusqu’aux lendemains de la révolution de 1956, ses descendants vont devoir, entre passions secrètes, liaisons tragiques et liens sacrés, déjouer les pièges de l’histoire pour accomplir leur destin… Mais quelle est donc cette merveille qui s'est partagé tous les prix du cinéma européen avec Tout sur ma mère de Pedro Almodovar? Alors que ce dernier décrochait les prix de meilleur film et meilleure actrice, Sunshine l'emportait en effet pour le meilleur scénario (Istvan Szabo et Israel Horovitz), le meilleur acteur (Ralph Fiennes) et la meilleur photographie (Lajos Koltai). Sans compter son Genie Award de meilleur film canadien de 1999. Un film de proportions épiques signé Istvan Szabo, qui retrace en trois heures l'histoire d'une famille juive de Hongrie, les Sonnenschein (d'où Sunshine), sur trois générations. Qui plus est, une coproduction intercontinentale en langue anglaise, avec des acteurs anglo-saxons et allemands. Un pari insensé, d'autant plus redoutable que la chose avait d'abord été envisagée sous forme d'une mini-série pour la télévision. Surprise, le film fait mieux que tenir la route. Au contraire de ses contemporains de la Nouvelle Vague hongroise des années 60, Szabo (Le Temps des illusions, Mephisto) n'a jamais été un cinéaste moderne. Chroniqueur de son temps, doté d'une belle conscience historique et passionné par les questions psychologiques et morales, il semble avoir adopté sans arrière-pensée cette formule à la fois classique et commerciale. Survolant le tournant du siècle, la fin de l'Empire austro-hongrois, deux guerres mondiales, l'avènement du communisme puis du nazisme, les camps de concentration, l'épuration et l'Etat stalinien, Szabo s'avère un formidable conteur. Le temps passe vite, et pourtant jamais le film ne souffre par précipitation ou par simplification outrancière. Tout juste pourra-t-on trouver à redire à certaines correspondances un peu forcées entre les générations ou à quelques escapades sexuelles pas vraiment nécessaires. Dans trois rôles successifs, Ralph Fiennes est effectivement étonnant et contribue beaucoup à faire accepter la convention de la langue anglaise. Le bémol vient plutôt de la révélation tardive que, au contraire de ce que la présence d'un narrateur a pu nous laisser croire, il ne s'agit pas là de la véritable histoire de la famille Szabo. Arrangée, «embellie», elle est chargée de résumer de manière frappante de ce qu'a été l'expérience juive durant ce siècle tragique. Un rappel tout sauf inutile en ces temps de retour à l'antisémitisme. Mais son exemplarité même renvoie à sa fabrication, dont on pardonne dès lors moins aisément le classicisme souvent à la limite de l'académisme.
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Jean a quitté l’Algérie depuis longtemps pour vivre en France. À l’annonce de la mort prochaine de son père, il rejoint son pays natal pour se rendre à son chevet. Alors que la guerre d’Algérie bouleverse le quotidien des habitants et qu’il se retrouve assailli par ses souvenirs d’enfance, il va reprendre contact avec cette terre qu’il avait rejetée et renouer avec ses racines… Adapté du roman largement autobiographique de Jean Pélégri, Les Oliviers de la justice, tourné pendant les tous derniers mois de la guerre d’Algérie dans les plaines de la Mitidja et les rues d’Alger avec des acteurs pour la plupart non professionnels, est un témoignage saisissant et singulier de la fin de l’Algérie coloniale. Durant la présence française en Algérie, les structures cinématographiques locales ont été bien peu développées. En réalité, l’Algérie a surtout servi de décor exotique pour des productions françaises cossues, mais on compte peu de sociétés voulant investir dans cette région du monde. Seule véritable institution présente, la Société algérienne de production cinématographique se concentre essentiellement sur la réalisation de courts documentaires. Toutefois, au début des années 60, le producteur Georges Derocles envisage de passer à la vitesse supérieure en finançant un long-métrage de fiction intitulé Les oliviers de la justice (1962). Il s’agit de l’adaptation d’un célèbre roman éponyme de Jean Pélégri, publié à la fin des années 50, qui raconte la mort de son père et les états d’âme d’un français d’Algérie face à une guerre de décolonisation qui oppose les communautés. Pour aider Jean Pélégri dans son travail d’adaptation, Derocles lui adjoint un documentariste américain nommé James Blue, dont ce sera d’ailleurs l’unique long-métrage de fiction. L’Américain est alors connu en Algérie pour trainer sa caméra dans Bab-El-Oued à la recherche de la vérité du lieu. Tellement investi dans ce projet qui lui est très personnel, Jean Pélégri va même jusqu’à interpréter le rôle de son propre père, avec d’ailleurs une certaine justesse de ton. Le tournage ne fut pas nécessairement de tout repos puisque les prises de vue ont été effectuées quelques mois à peine avant les accords d’Evian, soit dans un moment d’extrême tension. Les locaux de la production ont ainsi été menacés de destruction par des membres de l’OAS (Organisation de l’armée secrète) qui jugeait que Jean Pélégri était trop conciliant dans son œuvre littéraire avec les arabes et donc que son film serait une charge contre les colons. Un procès d’intention qui n’a aucune raison d’être quand on visionne le film terminé. Effectivement, la grande qualité des Oliviers de la justice vient justement de sa capacité à pacifier le discours ambiant et à renvoyer chacun à ses responsabilités. Tout d’abord, la guerre elle-même (encore qualifiée d’« événements d’Algérie » à l’époque) est constamment renvoyée hors champ par James Blue. Sa présence est signifiée par des signes extérieurs comme les contrôles militaires à chaque coin de rue, des bruits d’agitation et des dialogues qui évoquent des attentats. Pourtant, le long-métrage préfère se concentrer sur l’histoire personnelle vécue par Jean, jeune homme qui revient en Algérie pour revoir son père mourant. A l’occasion de ce retour dans un pays en guerre, le jeune homme revoit des bribes de son passé (par le jeu de beaux flashback), tout en se posant des questions sur sa volonté de demeurer ou non au pays de son enfance. Les oliviers de la justice est donc non seulement un superbe film sur des événements douloureux liés à la décolonisation, mais également une belle œuvre introspective sur un homme à l’heure des premiers bilans. On apprécie particulièrement la vision nuancée qui est donnée de l’Algérie française. Loin de se faire accusateurs, Pélégri et Blue chantent surtout la beauté des paysages et font passer à travers leurs images un amour sincère de l’Algérie, vue comme une terre riche d’opportunités. Ils ne cachent pas les vexations envers la population arabe, considérée comme étant de seconde zone par certains colons, mais n’accusent pas l’intégralité des Français d’Algérie, dont beaucoup ont vécu en bonne entente avec les populations locales. Même si les auteurs ne dissimulent pas les erreurs commises par les colons, ils montrent aussi les belles réalisations effectuées par des gens persuadés de la validité de ce que l’on a appelé la mission civilisatrice de la France. Encore une fois, tout dépend du regard porté par les différents intervenants: soit en empathie avec les populations (Jean), soit en affirmant sa supériorité (c’est le cas de la cousine du héros). En tout cas, Les oliviers de la justice milite clairement pour un apaisement des tensions et une pacification qui mènerait à une égalité entre chaque citoyen. L’histoire lui a malheureusement donné tort et Jean Pélégri sera lui-même obligé de quitter l’Algérie, comme tant d’autres pieds-noirs. Filmé dans un style documentaire qui nous offre de splendides images prises sur le vif, Les oliviers de la justice est sans doute moins convaincant en ce qui concerne le jeu des acteurs, pour la plupart non professionnels. En réalité, James Blue les a dirigés comme Robert Bresson en essayant de limiter au maximum le jeu à proprement parler. Cela donne un aspect « Nouvelle Vague » qui n’est pas pour nous déplaire, mais ancre définitivement le long-métrage dans son époque. Présenté avec succès au Festival de Cannes en 1962 où il a gagné le Prix de la Société des Écrivains de Cinéma et Télévision, Les oliviers de la justice a fait une carrière éclair en salles au mois de juin 1962, puis a été enterré. Il a été repris en salles en 2004. Il demeure encore largement ignoré par les cinéphiles alors qu’il propose un regard différent sur une guerre qui laisse encore des traces profondes au sein des sociétés algérienne et française.
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Jean a quitté l’Algérie depuis longtemps pour vivre en France. À l’annonce de la mort prochaine de son père, il rejoint son pays natal pour se rendre à son chevet. Alors que la guerre d’Algérie bouleverse le quotidien des habitants et qu’il se retrouve assailli par ses souvenirs d’enfance, il va reprendre contact avec cette terre qu’il avait rejetée et renouer avec ses racines… Adapté du roman largement autobiographique de Jean Pélégri, Les Oliviers de la justice, tourné pendant les tous derniers mois de la guerre d’Algérie dans les plaines de la Mitidja et les rues d’Alger avec des acteurs pour la plupart non professionnels, est un témoignage saisissant et singulier de la fin de l’Algérie coloniale. Durant la présence française en Algérie, les structures cinématographiques locales ont été bien peu développées. En réalité, l’Algérie a surtout servi de décor exotique pour des productions françaises cossues, mais on compte peu de sociétés voulant investir dans cette région du monde. Seule véritable institution présente, la Société algérienne de production cinématographique se concentre essentiellement sur la réalisation de courts documentaires. Toutefois, au début des années 60, le producteur Georges Derocles envisage de passer à la vitesse supérieure en finançant un long-métrage de fiction intitulé Les oliviers de la justice (1962). Il s’agit de l’adaptation d’un célèbre roman éponyme de Jean Pélégri, publié à la fin des années 50, qui raconte la mort de son père et les états d’âme d’un français d’Algérie face à une guerre de décolonisation qui oppose les communautés. Pour aider Jean Pélégri dans son travail d’adaptation, Derocles lui adjoint un documentariste américain nommé James Blue, dont ce sera d’ailleurs l’unique long-métrage de fiction. L’Américain est alors connu en Algérie pour trainer sa caméra dans Bab-El-Oued à la recherche de la vérité du lieu. Tellement investi dans ce projet qui lui est très personnel, Jean Pélégri va même jusqu’à interpréter le rôle de son propre père, avec d’ailleurs une certaine justesse de ton. Le tournage ne fut pas nécessairement de tout repos puisque les prises de vue ont été effectuées quelques mois à peine avant les accords d’Evian, soit dans un moment d’extrême tension. Les locaux de la production ont ainsi été menacés de destruction par des membres de l’OAS (Organisation de l’armée secrète) qui jugeait que Jean Pélégri était trop conciliant dans son œuvre littéraire avec les arabes et donc que son film serait une charge contre les colons. Un procès d’intention qui n’a aucune raison d’être quand on visionne le film terminé. Effectivement, la grande qualité des Oliviers de la justice vient justement de sa capacité à pacifier le discours ambiant et à renvoyer chacun à ses responsabilités. Tout d’abord, la guerre elle-même (encore qualifiée d’« événements d’Algérie » à l’époque) est constamment renvoyée hors champ par James Blue. Sa présence est signifiée par des signes extérieurs comme les contrôles militaires à chaque coin de rue, des bruits d’agitation et des dialogues qui évoquent des attentats. Pourtant, le long-métrage préfère se concentrer sur l’histoire personnelle vécue par Jean, jeune homme qui revient en Algérie pour revoir son père mourant. A l’occasion de ce retour dans un pays en guerre, le jeune homme revoit des bribes de son passé (par le jeu de beaux flashback), tout en se posant des questions sur sa volonté de demeurer ou non au pays de son enfance. Les oliviers de la justice est donc non seulement un superbe film sur des événements douloureux liés à la décolonisation, mais également une belle œuvre introspective sur un homme à l’heure des premiers bilans. On apprécie particulièrement la vision nuancée qui est donnée de l’Algérie française. Loin de se faire accusateurs, Pélégri et Blue chantent surtout la beauté des paysages et font passer à travers leurs images un amour sincère de l’Algérie, vue comme une terre riche d’opportunités. Ils ne cachent pas les vexations envers la population arabe, considérée comme étant de seconde zone par certains colons, mais n’accusent pas l’intégralité des Français d’Algérie, dont beaucoup ont vécu en bonne entente avec les populations locales. Même si les auteurs ne dissimulent pas les erreurs commises par les colons, ils montrent aussi les belles réalisations effectuées par des gens persuadés de la validité de ce que l’on a appelé la mission civilisatrice de la France. Encore une fois, tout dépend du regard porté par les différents intervenants: soit en empathie avec les populations (Jean), soit en affirmant sa supériorité (c’est le cas de la cousine du héros). En tout cas, Les oliviers de la justice milite clairement pour un apaisement des tensions et une pacification qui mènerait à une égalité entre chaque citoyen. L’histoire lui a malheureusement donné tort et Jean Pélégri sera lui-même obligé de quitter l’Algérie, comme tant d’autres pieds-noirs. Filmé dans un style documentaire qui nous offre de splendides images prises sur le vif, Les oliviers de la justice est sans doute moins convaincant en ce qui concerne le jeu des acteurs, pour la plupart non professionnels. En réalité, James Blue les a dirigés comme Robert Bresson en essayant de limiter au maximum le jeu à proprement parler. Cela donne un aspect « Nouvelle Vague » qui n’est pas pour nous déplaire, mais ancre définitivement le long-métrage dans son époque. Présenté avec succès au Festival de Cannes en 1962 où il a gagné le Prix de la Société des Écrivains de Cinéma et Télévision, Les oliviers de la justice a fait une carrière éclair en salles au mois de juin 1962, puis a été enterré. Il a été repris en salles en 2004. Il demeure encore largement ignoré par les cinéphiles alors qu’il propose un regard différent sur une guerre qui laisse encore des traces profondes au sein des sociétés algérienne et française.
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