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Economics. --- Economics. --- Economics. --- Physiocrates. --- Physiocrats. --- Physiocrats. --- State, The. --- State, The. --- economics. --- Économie politique. --- État.

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Notre thèse doctorale s’inscrit dans un réseau d’efforts visant à décoloniser l’imaginaire au sujet de ce qu’a été, de ce qu’est, et de ce que pourrait être l’économie. À l’instar des auteurs décoloniaux, nous considérons que le défi qui s’impose aujourd’hui à la pensée critique consiste à mettre en lumière les pratiques économiques qui ont été historiquement occultées, et ce jusqu’au sein même de la géo-histoire européenne. De même, il est de la responsabilité de la pensée critique de dénoncer les mécanismes qui ont rendu possible une telle occultation et qui ont fini par faire de l’économie un savoir-pouvoir qui s’acharne à la destruction de la vie, au lieu de contribuer à sa soutenance. Comment en sommes-nous arrivées à produire un monde ayant comme moteur l’affamement de la Terre, et donc de l’être humain ? Afin de répondre à cette question nous interrogeons, à partir d’une perspective généalogique et décoloniale, la physiocratie, une école d’économie politique française du XVIIIème siècle. Cette approche nous permet de démontrer que la physiocratie constitue un discours foncièrement critique vis-à-vis du mercantilisme, ainsi que des transformations politiques que ce dernier a entrainée aussi bien au sein de l’Europe que dans l’espace colonial. D’après F. Quesnay et V. Mirabeau, la physis est une entité vivante qui possède une rationalité inhérente et une normativité qui doit intéresser l’être humain, dans la mesure où elle porte la clé du bonheur humain. Dès lors, économie et politique doivent s’ancrer et s’articuler à partir des cycles régénératifs de la nature. L’examen du système philosophique physiocrate et la critique que ces auteurs adressent aux gouvernements politiques qui leur sont contemporains, nous permet ainsi de mettre en lumière la formation de technologies de pouvoir (mesures fiscales, bureaucratisation de l’appareil étatique, dette, subalternisation de l’autre moyennant les savoirs, subordination de l’agriculture au commerce et à l’industrie) qui ont données lieu à l’établissement de l’économie en tant que discours meurtrier axé sur l’idée de croissance, de domination de la nature, et dont les lois relèveraient d’un domaine exclusivement humain, comme en témoigne l’idée du marché. Nous effectuons, enfin, un dialogue topologique entre la physiocratie et les Pensées de la Terre du Sud ancré, afin de contribuer à la co-construction d’un projet historique dont le but n’est pas l’accumulation de choses, mais l’accumulation de relations.

Economics --- Physiocrats --- Feminism --- Earth --- Mercantile system --- Decolonization --- Colonialism