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Avec leurs longs boubous et leurs sacs en plastique, les marchands ambulants du Sénégal sont devenus des personnages familiers des aéroports, des plages, des marchés et de certains quartiers des grandes métropoles. Ce sont des " bana bana ", des marchands ambulants qui ont quitté leur pays en proie à la sécheresse pour de longs voyages internationaux. Toujours en mouvement, ils achètent et revendent des montres, des ceintures, des bijoux de fantaisie, des statuettes africaines ou des produits cosmétiques. Presque tous appartiennent à une confrérie musulmane du Sénégal, une confrérie soufi organisée autour d'un saint, Cheikh Amadou Bamba, né vers 1857 et mort en 1927. Prônant le travail comme voie de salut, Cheikh Amadou Bamba fonda la confrérie des mourides et la ville sainte de Touba. Il est d'ailleurs très souvent appelé Sérigne Touba, sérigne signifiant " le guide ". De nos jours, les mourides forment au niveau mondial une diaspora marchande, avec des réseaux qui s'étendent de Dakar à l'Europe occidentale et à l'Amérique du Nord, en passant par Hong Kong et les pays du golfe Persique. Toute l'échelle sociale y est représentée, depuis les plus démunis jusqu'aux hommes d'affaires prospères. Dans ce film, les auteurs s'efforcent de comprendre le mouridisme de l'intérieur, en accompagnant les adeptes dans leur vie et en les laissant s'expliquer eux-mêmes. En ce sens, il ne s'agit pas d'une enquête, mais d'un témoignage vécu, où la cinématographie devient empathie. Extrait: "Doxandem" (Cheikh Lo 1996).