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Depuis plusieurs années, un nombre croissant de demandes de prise en charge en féminisation vocale est observé. Ces demandes émanent notamment de femmes transgenres désireuses de faire correspondre leurs caractéristiques vocales à leur identité de genre. Parmi les traitements possibles, la logopédie propose un entrainement vocal se basant sur les différences acoustiques et prosodiques qui caractérisent les voix féminines et masculines. La Méthode Astudillo intègre ces principes et propose un travail ciblé sur certains éléments prosodiques tels que le rythme, le débit, l’allongement des voyelles et l’intonation (Astudillo, 2019). Si de nombreux témoignages mettent en évidence la satisfaction des femmes transgenres ayant été prises en charge par Mariela Astudillo, l’efficacité de cette méthode n’a jusqu’à présent pas été éprouvée sur le plan scientifique. La présente étude porte sur le cas unique d’une participante transgenre de 34 ans ayant bénéficié de 9 séances de prise en charge prodiguées par Mariela Astudillo. L’objectif principal de cette étude est d’évaluer l’efficacité de la Méthode Astudillo via des mesures acoustiques et prosodiques relevées à différents moments de la prise en charge. Sur le plan acoustique, nos résultats montrent une augmentation significative de la fo, tant sur voyelle tenue que sur parole continue. Par contre, aucun changement n’a pu être mesuré au niveau des fR et de l’étendue vocale. Au niveau prosodique, l’outil Prosogram (Mertens, 2004) a permis de mesurer une augmentation significative de l’intonation et de la variabilité mélodique, mais pas au niveau de la proportion de pauses, ni de la longueur des voyelles. Le second objectif de cette étude a pour objet d’évaluer l’éventuelle présence d’un phénomène de convergence entre la participante et sa thérapeute, phénomène décrit comme étant une adaptation spontanée de la voix à celle de son interlocuteur (Pardo, 2013). Dans le cadre de cette étude, nous n’avons pas mesuré de lien significatif entre les caractéristiques prosodiques évaluées chez la participante et chez sa thérapeute, ce peu importe la séance enregistrée. La méthodologie utilisée et l’importante variabilité du phénomène de convergence peuvent expliquer les résultats obtenus. Outre ces données contrastées, nous observons sur le plan subjectif une satisfaction vocale accrue en fin de traitement.
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Afin que leur voix soit en adéquation avec leur représentation du genre féminin, de nombreuses femmes transgenres expriment leur désir de féminiser leur voix et se tournent vers des logopèdes spécialisés en voix ou des vocologistes pour bénéficier d’une prise en charge. En effet, plusieurs paramètres vocaux permettant d’identifier le genre d’un locuteur ont été mis en évidence au sein de la littérature (Oates, 2019) et l’efficacité de la thérapie vocale dans la féminisation de ces paramètres a souvent été démontrée (Hancock & Garabedian, 2013 ; Davies et al., 2015). Toutefois, il n’existe actuellement pas de consensus clair concernant les stratégies et les recommandations à suivre dans le domaine de la thérapie vocale pour féminisation. Nous nous sommes intéressée à la Méthode Astudillo (Astudillo, 2019), qui a de très bons retours de la part des clientes et permet de leur faire acquérir des patterns vocaux féminins en une dizaine de séances. Jusque-là, l’efficacité de cette méthode n’avait pas été étudiée de façon scientifique, objective et méthodique. Dans notre étude de cas, une participante transgenre a bénéficié de dix séances de prise en charge, chacune d’une durée de 30 minutes, à raison d’une fois par semaine. Étant donné les mesures de confinement instaurées en Belgique au mois de mars 2020 suite à la pandémie de COVID-19, les séances ont été réalisées en télé-pratique par une logopède formée à la Méthode Astudillo, méthode également appliquée quasi-uniquement en télé-pratique par sa créatrice. Les résultats ont permis de mettre en évidence un effet de la Méthode Astudillo sur l’acquisition de patterns vocaux féminins de la participante, notamment par l’augmentation des valeurs de fréquence fondamentale, de dynamique tonale et de temps de production des voyelles lors de la parole continue. De plus, nous avons observé que le sentiment d’efficacité personnelle de la logopède en télé-pratique, plutôt élevé avant la prise en charge, n’avait globalement pas diminué suite à la prise en charge. Cette modalité de prise en charge à distance, à laquelle la logopède a dû s’initier rapidement en raison de la pandémie, n’a donc pas influencé négativement la confiance de la logopède en ses capacités d’application de ses compétences cliniques. S’agissant d’une étude de cas exploratoire, les résultats ne peuvent être généralisés et il serait intéressant que de nouvelles études abordent l’efficacité de la Méthode Astudillo au sein d’un échantillon plus important de femmes transgenres. Dans la conclusion, nous proposons également d’autres perspectives de recherche qu’il serait intéressant d’aborder dans de futures études.
voix --- féminisation --- transgenre --- thérapie vocale --- Méthode Astudillo --- télé-pratique --- Sciences sociales & comportementales, psychologie > Traitement & psychologie clinique
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Les chercheurs identifient de plus en plus précisément les paramètres contribuant à l’identification du genre vocal. Les paramètres acoustiques tels que la fréquence fondamentale, les fréquences de résonance, le niveau de pression sonore sont cités comme les plus pertinents avec les paramètres prosodiques que sont les courbes intonatives, le débit et l’accentuation des voyelles (Leung et at., 2018). Si ces paramètres sont de plus en plus étudiés, la manière de les modifier et d’acquérir un comportement moteur vocal féminin l’est moins. Chaque vocologiste possède une batterie d’exercices commune aux autres spécialistes, mais se distingue par une sensibilité, une expertise et un savoir-faire qui lui est propre afin d’aider la personne en quête de féminité vocale. De plus, comparée aux personnes avec trouble de la voix, la population des personnes transgenres est relativement réduite. Aussi, le nombre de participantes aux études est souvent faible. Les comparaisons sont donc plus compliquées à réaliser que dans le cadre d’études portant sur les pathologies vocales. Mariela Astudillo, vocologiste, fondatrice de la méthode de féminisation et d’harmonisation de la voix et de la parole appelée méthode Astudillo, a accepté de partager sa base de données d’échantillons vocaux afin d’étudier l’efficacité thérapeutique de la méthode. Pour ce faire, les enregistrements de 22 femmes transgenres ont été sélectionnés sur la chaîne YouTube Femivoz. Toutes les participantes ont suivi la méthode Astudillo avec sa fondatrice. En post suivi immédiat, elles étaient toutes satisfaites de la féminité perçue et ressentie de leur voix. La fréquence fondamentale parlée, le niveau de pression sonore et l’allongement du noyau vocalique ont été comparés en pré et en post prise en charge du groupe expérimental. Ces paramètres ont également été comparés entre les échantillons vocaux des 12 transgenres francophones du groupe expérimental et deux groupes contrôles (12 femmes et 12 hommes cisgenres). Bien que la qualité des enregistrements nous invite à la prudence quant à l’interprétation de certains résultats, il découle de cette étude que la FFP médiane est significativement différente entre les groupes et augmente significativement post prise en charge. Le niveau de pression sonore des femmes transgenres est plus faible que celui des participants cisgenres. La durée du noyau vocalique ne semble pas être affectée par la prise en charge. La distribution des données des femmes transgenres et des personnes cisgenres sur un continuum ne permet pas de distinguer les différents groupes. Malgré les difficultés techniques rencontrées, nous pouvons expliquer en partie la satisfaction des femmes transgenres post traitement pas l’acquisition d’une FFP significativement plus élevée.
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La demande de prise en charge visant à féminiser la voix augmente considérablement, et ce principalement de la part des femmes transgenres. Ces femmes, biologiquement nées de genre masculin, bénéficient désormais d’une prise en charge multidisciplinaire dans le but de vivre en accord avec le genre désiré. Cette prise en charge implique, entre autres, des spécialistes en logopédie détenant un rôle primordial dans le processus de transition vocal. En effet, la majorité des femmes transgenres expriment le désir de féminiser leur voix afin d’apporter plus de cohérence à leur apparence physique féminisée. Dès lors, les logopèdes proposent une prise en charge dont le but est d’aider les femmes transgenres à développer des paramètres vocaux et communicationnels féminins. Aujourd’hui, il existe une méthode de féminisation vocale créée par Mariela Astudillo dont les femmes transgenres sont très satisfaites et qui démontre des résultats perceptiblement concluants (Astudillo, 2019). En effet, les femmes transgenres semblent acquérir une voix féminine en plus ou moins 10 séances. En revanche, l’efficacité thérapeutique de cette méthode n’a pas encore fait l’objet d’une étude scientifique. Aussi, le premier objectif de notre recherche est de mesurer l’efficacité à court terme de la méthode Astudillo. Pour ce faire, cinq participantes transgenres ont été recrutées et ont bénéficié d’un entraînement vocal spécifique à la méthode Astudillo. Les échantillons vocaux récoltés en pré et post entraînement ont fait l’objet d’une analyse acoustique. Le second objectif est de vérifier si des juges naïfs seraient en mesure de percevoir un gain de féminité vocale chez les participantes après la séance. Les voix ont donc été jugées en termes de féminité vocale par 44 juges non expérimentés via un paradigme de jugement pairwise. Le traitement des données nous a permis, d’une part, de montrer qu’il n’existait aucune différence significative entre les indices acoustiques relevés en pré et post-entraînement auprès des 5 participantes. Néanmoins, l’analyse des données acoustiques brutes a mis en évidence l’augmentation des valeurs de plusieurs paramètres acoustiques en post-entraînement. Malgré l’absence de différences significatives, ces résultats laissent donc à penser que la méthode Astudillo modifie favorablement les paramètres acoustiques des participantes en seulement 30 minutes d’entraînement vocal. D’autre part, les données issues de l’analyse perceptive ont mis en évidence, en gardant à l’esprit le manque de fiabilité des jugements, que la méthode Astudillo permet un gain de féminité vocale à court terme pour certaines participantes. En effet, les bénéfices de l’entraînement vocal varient pour chaque participante. Par ailleurs, nous avons observé que le contexte d’apparition de l’échantillon post-entraînement semble influencer la perception de féminité dans le cadre de notre étude.
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