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La Juive de Fromentin Halévy, sur un livret d'Eugène Scribe, est un opéra représentatif du genre "grand opéra français". Créée en 1835, à Paris, l'oeuvre récolta un vif succès. Si l'histoire se passe au XVe siècle, elle aborde des problèmes qui restent d'actualité, puisqu'elle met en avant la haine et l'intolérance entre deux groupes humains fanatiques, chrétiens et juifs. Les oppositions sont religieuses (les juifs sont qualifiés d'hérétiques) et sociales. Une relation amoureuse interdite entre une juive et un prince chrétien, et le comportement qualifié de blasphématoire des juifs, conduiront à la condamnation par un tribunal religieux de ceux-ci, et à leur exécution, par précipitation dans une cuve d'eau bouillante. Et, sans le savoir, un père catholique fait exécuter sa fille, juive. Le "grand opéra français" inclut des choeurs, à qui Scribe et Halévy attribuent, de nombreuses fois, des propos antisémites, allant de l'expression de préjugés courants à l'encontre des juifs à des invectives très virulentes, comme, par exemple, "il faut noyer tous les juifs". De plus, le tribunal partial, n'impose que l'exil au prince, alors que pour les juifs la peine sera la mort. Le présent travail inclut un résumé des biographies des auteurs, expose les circonstances historiques de la création de l'oeuvre, et investigue l'utilisation du livret d'opéra en tant qu'oeuvre littéraire. Le but a été de déterminer si, et à quel point, les représentations de La Juive à Bruxelles au théâtre de la Monnaie au cours du XXe siècle ont donné lieu à des rapprochements, dans quarante-six articles de critiques musicaux belges, avec des événements contemporains. En effet, La Juive a été jouée par intervalles entre 1908 et 1953, cent-quinze fois au total, à une époque où l'antisémitisme était perceptible, aussi bien au début du siècle (affaire Dreyfus), qu'à partir des années 1930, avec l'arrivée au pouvoir de Hitler, les camps de concentration, la shoah. Douze journaux ont été dépouillés systématiquement, et quelques articles étrangers concernant des reprises récentes (à partir de 1998) de l'oeuvre en dehors de la Belgique ont été analysées, par comparaison. L'analyse du contenu des articles montre une réticence certaine des critiques belges à faire allusion aux exactions contre les juifs, que ce soit dans l'opéra ou dans le monde extérieur, et même à mettre en évidence le propos de Scribe et Halévy, qui est que l'intolérance finit par provoquer le malheur des oppresseurs comme des opprimés. La comparaison avec les critiques étrangères, qui bien plus souvent abordent les concepts fondamentaux de l'oeuvre, confortent cette conclusion. Les critiques belges s'en tiennent souvent à décrire les qualités des interprètes, de la mise en scène et des décors, à tel point qu'un tiers des articles n'aborde aucun concept social ou politique. Si La Juive n'a plus été représentée à Bruxelles depuis 1953, elle l'a été récemment à l'étranger (New York, Londres, Paris, Amsterdam, Vienne, Tel Aviv, etc.), avec succès, et l'oeuvre mériterait d'être reprise en Belgique, pour ses richesses musicales et son message politique : le fanatisme et la haine mènent au malheur des factions rivales, et des oppresseurs comme des opprimés.

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Le présent travail appartient à trois contextes différents. Il est fourni pour l'obtention du diplôme de Master en musicologie à l'Univeristé catholique de Louvain. Il compile des investigations réalisées dans le cadre d'un stage à l'INRIA Rennes et sera déposé comme rapport de recherche du laboratoire. Il sert enfin d'introduction à un travail de thèse qui sera réalisé dans le même contexte, sur un sujet plus large et avec les mêmes superviseurs. La genèse du modèle "Système & Contraste" résulte d'une série de collaborations entre l'auteur et l'équipe de recherche Metiss/Panama de l'IRISA dans le cadre du projet Quaero. La définition du modèle "Système & Contraste" est consécutive à celle de la "structure sémiotique", premier résultat de ces collaborations. L'objet de la structure sémiotique est la représentation d'une pièce musicale en tant que séquence de faible débit de symboles arbitraires issus d'un alphabet limité, les "unités sémiotiques". L'objet du modèle Système & Contraste consiste en la description interne des unités sémiotiques. Le but premier de la présente étude est de consolider le contexte du modèle, en montrant les liens qu'il peut avoir avec plusieurs disciplines. L'établissement de tels liens permet d'expliquer et de développer dans le même temps un certain nombre d'aspects spécifiques au modèle. A cette fin, les travaux présentés dans ce mémoire éclairent els liens entre le modèle S&C avec différentes disciplines, étayent ses fondements sur des concepts issus de la théorie de l'information et montrent son efficacité sur plusieurs études de cas détaillées portant sur divers genres musicaux. Dans le domaine de la psychologie cognitive, le modèle peut être considéré en relation avec les trois "niveaux d'expérience musicale" introduits par Bob Snyder. Selon Snyder, chacun des niveaux est associé à un ensemble particulier d'échelles de temps. Le modèle Système & Contraste peut s'appliquer à l'échelle dite de "groupement mélodique et ryhtmique". Dans le domaine de l'analyse musicale, le modèle est compatible avec l'approche défendue par William E. Caplin concernant le Formenlehre (littéralement, "apprentissage de la forme"), une discipline traditionnellement centrée sur les formes rencontrées dans la musique de la période classique viennoise. Toujours dans le domaine de l'analyse musicale, de nombreux liens existent entre le modèle Système & Contraste et les principes d'Eugene Narmour concernant le phénomène d'"attente" en musique ("musical expectation"), plus particulièrement avec les hypothèses fondamentales qui sous-tendent le modèle d'"implication-réalisation", ainsi qu'avec le principe de "rule-mapping" (qu'on pourrait traduire par "mise en cohérence de règles"). Dans le domaine de la théorie de l'information, le modèle Système & Contraste est sous-tendu par certaines interprétations du principe dit du "rasoir d'Ockham", interprétations qui conduisent au problème dit de "model selection" ("sélection de modèles"), dont la solution générique est déduite du principe dit de la "Minimym Description Length" ("longueur de description minimale") introduite par Jorna Rissanen. Cette résolution du problème de model selection fournira des indications d'ordre méthodologiques qui s'avèreront essentielles dans le procédé de description basé sur le modèle Système & Contraste. Nous définissons comme genre musical au sens large la "studio-based popular music" ("musique populaire basée sur les pratiques du studio"), dans lequel le support d'enregistrement est utilisé pour ses potentiels créatifs spécifiques. La naissance d'un tel genre peut être placée vers le milieu des années 60. Dans le cadre du présent travail, le modèle Système & Contraste est largement utilisé pour la description des pièces issues d'un tel genre, tout en s'avérant compatible avec la musique appartenant à la période classique viennoise. En particulier, il comprend cinq études de cas utilisant les particularités du modèle Système & Contraste pour mettre à jour certaines propriétés spécifiques aux morceaux considérés.

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Dans une perspective d'étude la pratique musicale quotidienne, notre travail s'emploiera à décrire la vie liturgique et musicale du couvent des clarisses urbanistes d'Ypres aux 17e et 18e siècles. Dans le contexte post-tridentin, nous envisagerons ainsi un exemple concret d'une communauté religieuse des Pays-Bas développant une musique modeste mais non moins intéressante pour autant. Sur base d'un cérémonial manuscrit inédit, reprenant les ordonnances des fêtes particulières de l'année liturgique - le propre, le sanctoral et les événements de la vie communautaire - nous nous pencherons sur la place qu'occupait la musique dans les messes et les offices. En regard des prescriptions théoriques de l'Eglise catholique romaine et de l'ordre franciscain, nous nous interrogerons donc sur la pratique musicale de ces soeurs urbanistes, pour découvrir une communauté qui exerçait quotidiennement le plain-chant durant les services religieux. Elle s'inscrivait ainsi dans le mouvement de réforme catholique, malgré quelques habitudes qui s'en écartaient, tel que l'engagement de musiciens extérieurs. Cette communauté nous a révélé la présence de certaines particularités, comme une dévotion mariale marquée, notamment envers Notre-Dame de Tuine, patronne d'Ypres, ou le culte étonnamment développé de l'obscur saint Primitif. Malgré lepeu de matériel proprement musical des sources consultées, celles-ci nous permettront de dresser le portrait de l'environnement musical d'un couvent ordinaire, qui reflète une image de la manière dont la musique était habituellement exercée aux Temps Modernes dans les milieux religieux de nos régions.

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Dans le cadre du domaine des sciences de l’éducation, cette recherche aspire globalement à participer à la compréhension de l’évolution du cours de Formation Musicale (ex-solfège) qui est donné en académie de musique en Belgique francophone. Plus ponctuellement, notre regard se dirige vers les enseignants qui donnent le cours de FM. Concrètement, nos interrogations se centrent sur des aspects qui pourraient influencer, et ainsi déterminer la diversité des pratiques pédagogiques des enseignants en FM. En partant de la connaissance, des parcours de formation, ainsi que des représentations des professeurs de FM sur leur discipline, sur leur identité professionnelle et sur leur contexte de travail, nous avons tentée de fournir des réponses sur ce qui est susceptible de façonner les pratiques pédagogiques d’un groupe d’enseignants en FM. Obtenir ces réponses nous a aidée à comprendre les diverses pratiques des enseignants. Nous sommes motivée pour deux raisons. D’une part, le manque d’études régulières et coordonnées de des experts en sciences de l’éducation en Belgique francophone dans le domaine de l’enseignement musical en académie de musique. D’autre part, nous avons le souhait d’enrichir nos propres pratiques pédagogiques. Concernant la méthodologie de la recherche, nous avons fait le choix d’une recherche de type qualitative basée sur des entretiens semi-directifs. Nous avons choisi dix enseignants en FM appartenant à trois académies de musique différentes. Ainsi, nous avons pu avoir un panorama sur leur pensée, sur leur expérience, sur leurs perceptions du contexte et sur leurs pratiques. La démarche, de type exploratoire, n’a pas cherché à confirmer ou à infirmer une hypothèse mais plutôt à répondre à des questions de recherche sans viser la validation d’une relation de causalité entre différentes variables. Concernant le cadre théorique, nous nous sommes appuyée sur des apports scientifiques portant sur quatre piliers : primo, les tendances actuelles en pédagogie musicale ; secundo, des facteurs d’influence des pratiques pédagogiques comme les croyances, le travail coopératif des enseignants, ainsi que la perception de leur contexte; tertio, des définitions fondamentales en rapport avec l’identité professionnelle, et finalement, des définitions qui concernent les contenus mêmes des pratiques pédagogiques. Les résultats obtenus ont montré que dans le groupe étudié, les influences les plus marquantes sur les pratiques sont celles des croyances liées à la formation et à l’identité professionnelle. Les influences plus relatives sont celles des croyances liées à la discipline, et de manière plus éloignée celles qui sont en lien avec le contexte. La diversité des pratiques était moyennement contrastée. Nous pensons que la valeur primordiale de ce mémoire réside dans les pistes d’action de recherche et de réflexion qui ont pu être dégagées. Nous les situons d’une part au niveau de pratiques mêmes : leurs modalités (transmissives ou actives) et ce qui est susceptible de les façonner, c'est-à-dire les types d’influences, (de formation, identitaires, ou contextuelles). D’autre part, nous avons proposé des pistes d’action au niveau des académies de musique en général. Parmi les pistes les plus importantes: études de politiques éducatives appliquées au milieu de formation artistique ou des rapports des académies avec l’école obligatoire.