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Philosophical anthropology --- Political philosophy. Social philosophy --- Revoluties --- Camus, Albert --- Revolutions
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Au lendemain de la mort de Camus (1960), les Editions Gallimard souhaitent inscrire son œuvre au catalogue de la «Pléiade». Deux volumes sont prévus. Roger Quilliot, chargé d'établir l'édition, fait œuvre de pionnier ; il consulte tous les manuscrits alors disponibles et rassemble quantité de «Textes complémentaires». Le premier volume, Théâtre, récits, nouvelles, paraît dès 1962 ; le second, Essais, en 1965. Mais dans son introduction de 1962 Quilliot songe déjà à l'avenir : «Je me suis seulement efforcé de rendre à Camus, pour les années à venir, l'hommage vivant qui lui était dû et que d'autres, sans nul doute, voudront parfaire». De fait, la connaissance de l'œuvre de Camus n'a cessé de progresser. Des textes épars ont été rassemblés et édités. Les Carnets, mais aussi des récits restés inédits, comme La Mort heureuse et Le Premier Homme, ont été révélés. Bien des questions soulevées par Camus se posent toujours, mais si leur thématique (la décolonisation, le terrorisme et sa répression, etc.) nous paraît familière, le rappel du contexte historique est de plus en plus indispensable à leur compréhension. D'autre part, les informations apportées par les publications posthumes incitent à s'interroger sur la meilleure organisation possible de l'œuvre de Camus. L'édition des années 1960 plaçait d'un côté la «fiction», de l'autre la «réflexion», mais comment, par exemple, ne pas tenir compte du fait que l'on trouve dans les Carnets plusieurs plans structurant l'œuvre en «séries» (l'Absurde, la Révolte, etc.), chacune de ces séries comprenant des ouvrages appartenant à des genres littéraires différents, fictionnels ou réflexifs? Une édition des Œuvres complètes devait donc être présentée au plus près de ce que nous savons des intentions de l'auteur. C'est la chronologie de publication des œuvres, tous genres confondus, qui a été retenue comme principe de classement, et ce sont les ouvrages publiés du vivant de Camus qui figurent en premier lieu dans chaque tome. Les conséquences d'un tel choix sont claires : par exemple, les quatre livres dont se compose la «série» sur l'Absurde (L'Etranger, Le Mythe de Sisyphe, Caligula, Le Malentendu) sont désormais publiés à la suite l'un de l'autre. Une section réunit, tome après tome, les textes parus notamment dans la presse, mais jamais recueillis par Camus : ses articles (Alger républicain, Combat, L'Express...), les préfaces qu'il a données aux livres des autres, le texte de ses conférences, etc. Des écrits posthumes sont rassemblés à la fin de chaque volume, en fonction de leur date de rédaction. Certains de ces ouvrages, comme Le Premier Homme, sont devenus célèbres. Cela ne leur confère pas le statut éditorial d'une œuvre publiée par l'auteur lui-même, mais, là encore, le choix chronologique permettra par exemple de trouver dans un même volume le Mersault de La Mort heureuse et le Meursault de L'Etranger... Enfin, les Carnets de Camus, qui constituent une mine d'informations sur la genèse de son œuvre, sont publiés au tome II pour les années 1935-1948, au tome IV pour les années 1949-1959
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