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Dans quelle mesure les caractéristiques fondamentales des êtres humains, telles que leur capacité de penser, de raisonner, de vouloir et de communiquer, peuvent-elles être complètement expliquées à l'aide des seules ressources des sciences naturelles? En s'appuyant sur l'analyse rigoureuse de quelques-uns des travaux les plus significatifs de la philosophie de l'esprit, en particulier ceux de R. Millikan, F. Dretske, W. Quine et D. Davidson, Daniel Laurier révèle les limites d'un tel programme de naturalisation de l'esprit et soutient qu'il n'y a pas de position stable entre le naturalisme radical et ce qu'il faut bien appeler le surnaturalisme. Ce livre s'adresse principalement aux philosophes professionnels et aux chercheurs et étudiants en sciences humaines qui s'intéressent à l'épistémologie et aux fondements philosophiques des sciences cognitives.
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Qu'est-ce qui pousse les sujets sociaux à agir ? Les mobiles de nos actes sont innombrables et la littérature entière, tout l'art, tous les films ne suffiraient pas à les décrire. Les sciences sociales ou la philosophie ont besoin quant à elles de se donner des repères leur permettant de saisir les ressorts essentiels de l'action. Et ici, on touche vite aux débats centraux de ces disciplines. L'opinion, largement dominante, y est que l'action des hommes s'explique nécessairement et exclusivement par l'intérêt, qu'il soit d'ordre économique, sexuel, de conservation, de pouvoir ou de prestige. Comme le montre Alain Caillé dans ce livre, une théorie anti-utilitariste de l'action, au contraire, s'attache à montrer que ce réductionnisme est intenable. Il laisse en définitive échapper l'essentiel de ce qui importe aux humains, car c'est précisément en s'affranchissant du cercle étroit des intérêts, sans pourtant les dénier, qu'ils deviennent des sujets. Et c'est parce qu'ils aspirent plus à être reconnus qu'à accumuler que les hommes ne sont pas réductibles à la figure de l'Homo oeconomicus. Ce qui est vrai des sujets sociaux individualisés l'est tout autant des sociétés, ces quasi-sujets collectifs structurés et rendus visibles et pensables par l'opération conjointe du politique et du religieux, dont l'auteur propose ici une conceptualisation systématique. Dès lors, une théorie anti-utilitariste de l'action doit constituer la pièce maîtresse, la matrice de toute sociologie générale qui entreprenne de rompre avec les approches économicistes, si dominantes aujourd'hui, de l'Histoire et de la vie en société.
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