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Café Müller, créé en 1978, est l’une des œuvres les plus célèbres de la chorégraphe allemande Pina Bausch et l'une des œuvres fondatrices du mouvement Tanztheater en danse contemporaine. La source de Café Müller pourrait en partie être liée aux origines de Pina Bausch dont les parents tenaient un bar-hôtel à Solingen en Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale. Pina Bausch, née en 1940, raconte s'être cachée sous les tables du café lorsqu'elle était enfant durant les années de guerre à observer et écouter les adultes, leurs peurs et colères, elle-même déclarant « passe[r] [s]a vie à essayer de donner une forme à ces émotions enfouies, évanouies. La scène, recouverte de chaises de bistro et de guéridons , est un espace que les danseurs doivent moduler pour pouvoir y circuler. Le corps du danseur est en perpétuel contact avec ce qui l'entoure : les chaises, les murs, le sol... Les contacts violents entre les interprètes et le décor, chocs contre les murs, les baies vitrées, les chaises, présentent des corps meurtris et douloureux. Certains danseurs évoluent durant l'ensemble de l'œuvre les yeux fermés et tentent de se frayer un passage dans le désordre perpétuel des chaises et tables, aidés par l'un de ses compagnons qui lui ouvre le chemin au dernier moment en déblayant violemment les objets. Comme dans la grande majorité de ses œuvres, Pina Bausch met en scène dans Café Müller les problèmes de communication entre homme et femme et surtout les comportements codifiés qu'elle rend totalement dérisoires par son esthétique de mouvement. Une illustration caractéristique de cette idée de tension dans le rapport du couple, est la scène dans lequel un homme porte sa compagne dans ses bras et la laisse retomber, celle-ci revenant inlassablement l'embrasser et remontant dans ses bras aidée d'un troisième interprète qui réalise une douzaine de fois en accéléré les mises en place des corps et positions du couple.La danse de Pina se nourrit d'expérience de la vie réelle, la communication étant réduite à des gestes stéréotypés, en particulier ceux de la séduction mais aussi des gestes du quotidien. La douleur des corps mais aussi émotionnelle des personnes est un thème récurrent de cette pièce./Impact de l'œuvre/ À propos des œuvres de Pina Bausch, l’écrivain allemand Heiner Müller s’est senti perturbé, « parce que j’ai vu pour la première fois au théâtre des spectacles qui possédaient la structure de la tragédie, ce qu’on ne voit pratiquement plus sur aucune scène, enfin pour ce qui est du théâtre parlé. Je me trouvais soudain face à un théâtre et qui était sans texte, ce qui m’a directement touché ». Tragique autant que poétique, Café Müller a fait pleurer Marco, l’un des protagonistes du film de Pedro Almodóvar, Parle avec elle, dont les premières séquences montrent un extrait de ce ballet. Après Orphée et Eurydice et Le Sacre du printemps qui figurent déjà au répertoire de l'Opéra de Paris, Café Müller devait y faire son entrée mais ce projet fut interrompu par la mort de la chorégraphe. « La mémoire a conservé peu de choses de ce spectacle, sinon la certitude de quelque chose de capital, quelque chose qu’on se doit de dire, et qui là est dit, une fois pour toutes, mieux que jamais, et si raidement, si purement, qu’on en tremble, qu’on en a la parole coupée, et qu’on sort le cœur blessé et pansé, baigné d’une effluve de larmes. » Hervé Guibert. Cet enregistrement de Café Müller a été réalisé en 1985 avec Pina Bausch qui en outre a supervisé toute la production du film. Un document historique. Depuis la disparition de Pina Bausch en juin 2009, nombreux sont les professionnels qui lui ont rendu hommage, en incarnant ses pièces ou en en produisant de nouvelles selon ses principes. Initiatrice du Thanztheater, elle détermina une nouvelle forme de danse, plus intelligente, plus brute, plus sociale. Elle s’appuyait sur les rapports humains pour développer des gestes qui trouvaient leur sens dans l’association et la répétition. Cette pièce est l’une des rares où Pina Bausch danse, fantôme solitaire habitant cette scène d’ombre. A l’origine, en 1978, il y eu la volonté de quatre chorégraphes de proposer une soirée polymorphe dans un lieu unique. Depuis, le Café Müller est devenu celui de Pina Bausch, dont la pièce s’attache à l’incommunicabilité et à la solitude. On y retrouve dans cette composition d’origine le danseur et chorégraphe Dominique Mercy, successeur de Pina Bausch au Tanztheater de Wupperthal. A ses côtés, Malou Airaudo, Meryl Tankard, Rolf Borzik, et Jan Minarik. Pina Bausch reprend ici certaines phases musicales de My fayry Queen (« Songes d’une nuit d’été ») et « Didon et Enée » de Henry Purcell, rapprochant ainsi la pièce d’un opéra baroque, tragique et emphatique. Cette dernière pièce, particulièrement poignante ici, marque le rythme des danseurs, automates à vif en quête d’un autre. Toujours aussi contemporaine, intemporellement forte et vibrante, la pièce tout autant inspirée qu’inspirante n’est pas trahie par cette captation, qui permet d’accéder à un document visuel riche et précieux.
hedendaagse dans --- Theatrical science --- anno 1970-1979 --- Germany --- Théâtre
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Theatrical science --- choreografie --- dansgezelschappen --- dansgeschiedenis --- theater --- theatergeschiedenis --- Bausch, Pina --- Tanztheater Wuppertal
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Theatrical science --- choreografie --- dansgezelschappen --- Borzik, Rolf --- Tanztheater Wuppertal
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Choreography --- Modern dance --- Dance festivals --- Bausch, Pina
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