TY - BOOK ID - 5435441 TI - New Delhi et le monde : une puissance émergente entre realpolitik et soft power AU - Jaffrelot, Christophe AU - Marty, Sébastien AU - Boissière, Aurélie PY - 2008 SN - 9782746711969 2746711966 PB - Paris : Autrement, DB - UniCat KW - Geopolitics KW - Géopolitique KW - India KW - Inde KW - Foreign relations KW - Relations internationales KW - Politics and government KW - Social conditions KW - Economic conditions KW - Géopolitique KW - India - Politics and government - 1977 KW - -India - Foreign relations - 1984 KW - -India - Foreign relations - 21st century KW - India - Politics and government - 21st century KW - India - Social conditions - 21st century KW - India - Economic conditions - 21st century KW - Relations extérieures KW - 1984-.... UR - https://www.unicat.be/uniCat?func=search&query=sysid:5435441 AB - Un demi-siècle après le règne flamboyant de Nehru, l'Inde est de retour sur la scène internationale. Les successeurs immédiats de Nehru avaient été contraints de se concentrer sur leur région, l'Asie du Sud, le théâtre de tant de guerres au cours des années 1960-1980. Si la vision du monde de Nehru était plutôt globale et idéaliste celle de sa fille et de son petit-fils fut donc plutôt régionale et réaliste. Depuis les années 1990, l'Inde est gouvernée par des hommes qui ont voulu accroître la force de frappe de l'Inde – notamment au plan militaire – et qui ont donc, de nouveau, les moyens de mener une politique globale. Ils ont choisi de le faire sur un mode réaliste, ce qui semble trancher avec la méthode nehruiste. Ce contraste apparent mérite ici d'être nuancé. Certes, l'engagement de Nehru au nom des peuples à disposer d'eux-mêmes l'aurait conduit à s'impliquer davantage que les gouvernants actuels au Népal et en Birmanie. Certes aussi, Nehru aurait répugné à se rapprocher des États-Unis autant qu'eux. Du coup, on est en droit de regretter le non-usage de sa puissance toute neuve par l'Inde car tout se passe comme si la quête de cette puissance était devenue une fin en soi. Mais le fil rouge qui court sur toute la période reflète une continuité fondamentale : la volonté d'indépendance nationale qui sied à un grand pays porteur d'une civilisation à part entière. Ce sentiment national – ce nationalisme devrait-on dire – forme un socle commun à toutes les forces politiques du pays. Ainsi, on voit la gauche communiste et la droite nationaliste hindoue se retrouver aujourd'hui pour condamner un accord nucléaire avec les Etats-Unis qui entame à leurs yeux l'indépendance nationale. Mais Manmohan Singh, le signataire de l'accord, n'est certes pas prêt à hypothéquer cette indépendance nationale. Il ne s'agit pas pour lui d'aliéner la souveraineté nationale mais, de façon pragmatique, d'obtenir l'appui des Etats-Unis pour accélérer la montée en puissance de l'Inde. Manmohan Singh serait donc moins un réaliste qu'un pragmatique. ER -