TY - BOOK ID - 3392379 TI - L'état inachevé : la question du droit dans les pays arabes AU - Mezghani, Ali AU - Filali-Ansary, Abdou PY - 2011 VL - *113 SN - 9782070134335 2070134334 PB - Paris: Gallimard, DB - UniCat KW - Religion and state KW - Civil rights KW - Islam KW - Religion et Etat KW - Droits de l'homme KW - Constitutional law KW - Political science KW - Arab countries KW - Constitutional law - Arab countries KW - Political science - Arab countries KW - Droit constitutionnel KW - Droit islamique KW - Pays arabes KW - Politique et gouvernement UR - https://www.unicat.be/uniCat?func=search&query=sysid:3392379 AB - Le rapport au droit est le grand impensé des sociétés arabo-musulmanes. Non qu’elles ignorent le droit, bien au contraire : ce sont les sociétés les plus juridicisées qui soient. Mais celui qu’elles respectent n’est en rien une instance autonome, séparée et distincte d’autres instances : il n’est perçu qu’à travers la religion, sous la forme de la charia, réceptacle de la foi, de la morale, des moeurs et du droit. L’islam entretient un rapport très particulier au temps qui situe son avenir dans le passé, où un modèle idéal est censé s’être réalisé au cours de la période prophétique. Le dogme d’un Coran incréé exclut toute historicisation : la loi est valable en tout temps et en tout lieu, l’oeuvre des jurisconsultes se bornant à découvrir dans le Texte la norme qu’ils énoncent. Parce que la théologie rationnelle a très tôt été supplantée par un courant anticolonialiste, la raison autonome et législatrice s’est effacée au profit d’une raison instrumentale dédiée à la seule compréhension du Texte. L’idée de nation ne s’est pas non plus acclimatée. Manquent dès lors à l’appel les fondements mêmes de la démocratie, le contrat social et ses corollaires, la liberté adjointe à l’égalité. En se mettant à l’abri des évolutions, les sociétés arabes se sont empêchées de construire l’État de droit et d’instaurer la démocratie. C’est en cela que leur État reste inachevé. Sa construction dépendra en grande partie de leur capacité à clarifier leur rapport à la modernité et à redéfinir le statut de leur passé. Sans doute est-ce là le véritable enjeu des révolutions arabes de 2011. ER -