TY - BOOK ID - 2062308 TI - Les mots des autres: lieu commun et création romanesque dans les oeuvres de Gustave Flaubert, Nathalie Sarraute et Robert Pinget: : essai PY - 1996 VL - *66 SN - 2859394923 2757426362 9782859394929 PB - Paris: Presses universitaires du Septentrion, DB - UniCat KW - Pinget, Robert KW - Flaubert, Gustave KW - Sarraute, Nathalie KW - French fiction KW - Roman français KW - History and criticism KW - Histoire et critique KW - Flaubert, Gustave, KW - Style, Literary. KW - Cliches. KW - History and criticism. KW - Roman français KW - French fiction - 20th century - History and criticism. KW - French fiction - 19th century - History and criticism KW - Literary style. KW - Clichés. KW - Criticism and interpretation. KW - Commonplaces KW - Terms and phrases KW - Literature KW - Style, Literary KW - Language and languages KW - Rhetoric KW - Style KW - Sarrot, N. KW - Sarrot, Natali KW - Saroṭ, Naṭali KW - Tcherniak, Nathalie KW - Tcherniak Sarraute, Nathalie KW - סארוט, נאטאלי KW - סארוט, נטלי KW - Flaubert, Gustaw, KW - Flober, Gi︠u︡stav, KW - Fu-lou-pai, KW - Fu, Lou-pai, KW - Fu-lou-pai, Chü-ssu-tʻa fu, KW - Fuloubai, KW - Phlōmper, Gkystav, KW - Phlōmper, Goustauos, KW - Флобер, Гюстав, KW - פלאבער, ג. KW - פלאבער, גוסטאוו, KW - פלובר, גוסטאב KW - 福樓拜, KW - Flūbir, Gūstāv, KW - Flūbir, Gūstāw, KW - فلوبر، گوستاو KW - fiction UR - https://www.unicat.be/uniCat?func=search&query=sysid:2062308 AB - Toute parole collective, quelle qu’elle soit, est une fiction, en ce sens qu’il n’existe pas de Sujet collectif susceptible d’en soutenir réellement l’énonciation. Les romans de Gustave Flaubert, de Nathalie Sarraute et de Robert Pinget, sur lesquels porte cet essai, prennent chacun à sa manière ce discours impossible pour matériau ; ils en éclairent les linéaments, en scrutent les failles, en interrogent les rêves, les fantasmes et la violence. Ce que parler veut dire à l’échelle collective, telle est la réalité que l’art romanesque s’emploie ici à interroger, suppléant ainsi à un métadiscours introuvable sur la nature de ce qui lie les hommes ensemble. Les trois romanciers examinés cherchent moins à s’exprimer personnellement à travers leur œuvre qu’à interroger la présence et les effets d’un discours collectif a la fois omniprésent et inconsistant. Le langage n’est plus simplement l’instrument de leur art, mais l’objet principal et même exclusif de leur questionnement esthétique. Ce déplacement est d’une grande importance et marque l’émergence d’une crise de confiance, laquelle peut d’ailleurs éclairer en grande partie le passage de l’âge romantique à l’âge moderne : la promotion de la parole à l’avant-scène du roman s’accompagne à l’évidence d’une défiance, à tout le moins d’une inquiétude ; le soupçon qu’elle échoue à exprimer le sujet qui la profère, la découverte, au fond, d’une espèce d’aphasie au cœur de la parole, hante en effet les romans de Flaubert, Sarraute et Pinget. Tel que ces œuvres l’articulent, ce soupçon n’a rien d’abstrait ni de métaphysique ; il concerne à chaque fois l’incidence du discours collectif dans l’usage de la parole et donne lieu à ce que l’on pourrait appeler une problématique romanesque de l’aliénation verbale. Flaubert, incontestablement, marque l’apparition d’une telle problématique dans les Lettres, inaugurant ainsi l’une des grandes voies du roman moderne et contemporain. La méthode adoptée dans cet essai procède par lectures… ER -