TY - THES ID - 146393585 TI - Lien entre dangerosité réelle et perçue des drogues : Exploration des facteurs influençant la perception des risques associés à l'usage de drogues AU - Godefroid, Chanael AU - Simon, Jessica AU - Didone, Vincent AU - Hogge, Michaël PY - 2022 PB - Liège Université de Liège (ULiège) DB - UniCat KW - Perception des drogues KW - Dangerosité des drogues KW - Sciences sociales & comportementales, psychologie > Psychologie cognitive & théorique UR - https://www.unicat.be/uniCat?func=search&query=sysid:146393585 AB - L’équipe de Nutt et al. (2007 ; 2010) a développé une méthode permettant d’évaluer la dangerosité réelle de drogues. Celle-ci repose sur un classement établi par un groupe d’experts des toxicomanies qui ont évalué pour chaque drogue un ensemble de critères liés aux risques physiques, psychologiques et sociaux pour le consommateur et pour les autres personnes. Malheureusement, les données actuelles suggèrent que le classement des experts n’est que faiblement corrélé à la dangerosité des drogues telle qu’elle est perçue par l’opinion publique (Cheeta et al., 2018 ; Reynaud et al., 2013). Les quelques études actuelles sur le sujet comportent cependant de nombreuses faiblesses dont le manque de représentativité des échantillons, dans certains cas l’absence de comparaison directe entre la dangerosité perçue par le grand public et la dangerosité évaluée par les experts et le manque de prise en compte des conséquences à court et long termes des drogues. Peu d’entre elles s’intéressent aux facteurs qui peuvent influencer notre perception de la dangerosité des drogues. Enfin, ces études sont principalement réalisées en Norvège, aux États-Unis et au Royaume-Uni. Or, le cadre législatif et certains aspects culturels peuvent largement impacter notre perception de la dangerosité des drogues. Le but de cette étude est de déterminer s’il existe une corrélation positive entre la dangerosité réelle de certaines drogues (alcool, héroïne, cocaïne, tabac, cannabis, ecstasy, LSD et protoxyde d’azote) et la dangerosité perçue par la population wallonne francophone (18-65 ans). Pour ce faire, nous avons comparé l’évaluation de la dangerosité des drogues mesurées dans notre échantillon au classement fourni par les experts (Nutt et al., 2007 ; 2010). En outre, nous avons exploré les variables qui peuvent moduler notre perception de la dangerosité des drogues. En particulier, nous nous sommes focalisés sur la consommation de la personne, les facteurs psychologique (impulsivité), démographiques (âge, genre, ethnicité, religion, statut socio-économique, niveau d’éducation et milieu de vie) et socio-culturels (norme sociale, culture populaire et législation) ainsi que sur l’impact des campagnes de sensibilisation. Nous avons eu recours à une méthode d’échantillonnage stratifié selon différents critères de représentativité (âge, province et genre) que nous avons croisés afin d’obtenir 50 catégories. L’enquête a été diffusée via un questionnaire en ligne. Nos résultats montrent une mauvaise concordance entre le classement des experts et celui de la population. Cependant, la population avait tendance à surestimer la dangerosité des drogues, ce qui représente un facteur protecteur contre la consommation (Elekes et al., 2009 ; Ellickson & Hays, 1992 ; Grevenstein et al., 2015 ; Guo et al., 2001 ; Johnston et al., 2004 ; Martínez-Vispo & Dias, 2020 ; Miech et al., 2017 ; Pilatti et al., 2017 ; Smith & Rosenthal, 1995). Les consommateurs, de leur côté, avaient tendance à avoir une perception de la dangerosité des drogues plus faible. Elle était plus réaliste et proche de celle des experts. Enfin, nous avons constaté que la plupart des drogues, excepté le protoxyde d’azote, étaient influencées par ces facteurs, mais pas de façon consistante pour toutes les substances. Il s’agit donc de données importantes concernant la prévention/sensibilisation. Il serait préférable d’agir différentiellement en fonction du public (consommateurs/non-consommateurs) et de la drogue. ER -