TY - THES ID - 134825689 TI - La querelle du Cid à la lumière de la doctrine classique AU - Van Der Stock, Kristina AU - Herman, Jan AU - KU Leuven. Faculteit Letteren. Opleiding Master in de taal- en letterkunde (Leuven) PY - 2016 PB - Leuven KU Leuven. Faculteit Letteren DB - UniCat UR - https://www.unicat.be/uniCat?func=search&query=sysid:134825689 AB - Au XVIIe siècle, on assiste à la naissance de la République littéraire. Dans celle-ci, ce sont les académiciens qui, dans une corporation académique (L'Académie française), veillent à la conformité d'un ouvrage littéraire aux règles esthétiques. C'est précisément la tragicomédie de Corneille (Le Cid) qui défie cette norme esthétique. En général, l'auteur du Cid témoigne d'une véritable audace dans la République. Ainsi, son éloge Excuse à Ariste n'est non seulement une glorification de son propre génie, mais aussi un éloge de l'individualisme, s'opposant à l'importance du collectivisme du XVIIe siècle. Le débat littéraire autour le Cid (querelle) est la conséquence directe de cette vanité de Corneille qui, de plus, se prend à l'irrégularité esthétique dans la tragicomédie. Le critique Scudéry et l'Académie française condamnent unanimement la pièce de Corneille. Néanmoins, le public hétérogène va défendre entièrement le Cid. La querelle autour la pièce, quant à elle, dévoile le décalage entre le jugement académique défavorable et la force de l'opinion publique, complètement convaincue par le chef-d'œuvre cornélien. Concrètement, l'opinion publique coïncide largement avec un consensus communis (doxa). Comme stéréotype idéologique, la doxa aura une influence sur l'horizon d'attente du public. Egalement, elle détermine la norme esthétique du classicisme qui consiste en «la vraisemblance bienséante». En réalité, le respect des «bonnes mœurs» du public garantit «la vraisemblance» en tant que conformisme à l'horizon d'attente doxal du public. La réalité socio-littéraire de la République va de pair avec une nouvelle esthétique rationnelle. L'importance du ratio, incarné dans la règle esthétique devient la norme littéraire. Concrètement, c'est la Poétique d'Aristote qui offre la réponse au besoin d'une doctrine régulière. Le nouveau principe esthétique, à savoir, L'imitation des Anciens, devient un lieu commun dans la République littéraire de même que l'imitation de la Nature comme première définition de la fiction théâtrale. De plus, les différentes dimensions de la «vraisemblance» ainsi que la sainte «règle des trois unités» servent à garantir le principe d'une illusion totale. La Querelle du Cid devient l'occasion par excellence afin d'institutionnaliser la nouvelle esthétique. Tout comme Scudéry, L'Académie condamnera Le Cid au nom de l'impératif esthétique de la «vraisemblance bienséante». Le débat littéraire autour la pièce de Corneille doit être vu comme la réaction à l'audace à la fois socio-littéraire et esthétique-littéraire de l'auteur du Cid. Condamnant Le Cid, les académiciens couronnent la règle esthétique au détriment de l'originalité littéraire. Contrairement à une confiance aveugle en la règle, Corneille privilégie son génie littéraire qui conduit à la réussite du dialogue avec son public du théâtre. ER -