TY - VIDEO ID - 127315931 TI - Élisabethville = Elisabethstad AU - De Boe, Gérard AU - Rents, Francois AU - Goebel, Carl AU - Bekkers, Ludo AU - Omer, Jean AU - Robert, Jean AU - Gérard De Boe Productions PY - 2012 PB - Bruxelles: CUD, DB - UniCat KW - Colonie KW - Cinéma KW - Sources KW - Architecture KW - Cité indigène KW - Industrie minière KW - Infrastructure KW - Loisir KW - Musique urbaine KW - Rapport intercommunautaire KW - Ségrégation KW - Urbanisme KW - Ville KW - Congo belge KW - Élisabethville UR - https://www.unicat.be/uniCat?func=search&query=sysid:127315931 AB - Sur fond de musique quasi militaire, le commentaire explique d'emblée ce qui fait du Katanga le symbole, au sens propre comme figuré, de « richesse prodigieuse ». Telles les termitières géantes qui se dressent dans la savane herbeuse, la cheminée d'usine de traitement du cuivre pointe vers le ciel, elle est le symbole de la ville qui en dépend. L'homme y a créé sa «propre termitière» dans laquelle la transformation du cuivre se poursuit nuit et jour, à l'image des actifs insectes. Les images ainsi fixées sur ces deux contrastes saisissants, et qui se rejoignent dans cette allégorie des richesses naturelles exploitées par le travail (des insectes et des hommes), sont une entrée en matière logique du thème du film car la ville est née pour et grâce à cette industrie, délaissant «forêt et huttes» pour une «cité modèle» conçue par le colonel Emile Wangermée.Montrant les diverses zones d'activités de la ville blanche (commerce et affaires, hôtels au centre, bâtiments officiels et monuments), le cinéaste quitte rapidement le centre «surpeuplé» pour filmer les belles maisons à l'européenne, construites dans les quartiers résidentiels des alentours et habitées exclusivement par les coloniaux. La piscine du Lido constitue un espace de loisirs très prisé par ces derniers et, à l'exception d'une petite «nounou » congolaise qui témoigne de la présence locale, rien ne laisse envisager que l'action se situe en Afrique. Néanmoins, les Congolais possèdent aussi leur propre espace de vie, la cité indigène, reliée à la ville blanche par de larges avenues bordées de magasins. Le commentaire laisse sous-entendre et voir la transformation progressive des goûts et des pratiques de la population autochtone, «dans le sillage des Blancs», tout en affirmant son attachement pour ses habitudes «ancestrales». Ainsi, le marché est l'exemple-type où les Congolais continuent à vivre entre eux, «en famille», avec des aspirations et des goûts identiques qui les singularisent. Pourtant la voie du «progrès» est à la porte, comme le démontre la femme qui se libère peu à peu de son statut d'« esclave » pour devenir compagne et associée de son mari, selon le modèle occidental, et contribuer ainsi à la stabilité du ménage. De même, l'on reconnaît l'ambition «légitime» du Congolais à devenir propriétaire, pratiquer un commerce ou un artisanat, et le film montre le soutien dont il dispose dans ses ambitions, notamment dans la construction de sa maison.Le documentaire se clôture sur les «rançons du progrès»; se faire prendre en portrait, aller au bar et au dancing, travestis en «ladies en gentlemen», écouter un orchestre de jazz... bref, toutes manifestations qui semblent, pour le réalisateur, dégénérées. La preuve en est le commentaire final qui mentionne, sur un ton (faussement?) nostalgique: «Les temps ont bien changé... mais où sont les tam-tams d'autrefois?», comme si l'ordre des places et des rôles attribués dans/par la hiérarchie coloniale devait rester immuable, sous peine de chaos... ER -