TY - THES ID - 127289101 TI - L'expérience originaire en phénoménologie : topographie des premières introductions à Husserl en France AU - Monseu, Nicolas AU - Troisfontaines, Claude AU - UCL.. ISP - Institut supérieur de philosophie PY - 2004 PB - Louvain-la-Neuve: UCL, DB - UniCat UR - https://www.unicat.be/uniCat?func=search&query=sysid:127289101 AB - L'objectif de cette recherche est de proposer un nouvel éclairage sur les débuts de la phénoménologie en France et, très particulièrement, sur les premières réceptions françaises de l'oeuvre du philosophe allemand Edmund Husserl. Ce thème imposait une grande prudence méthodologique. J'ai d'abord cherché à enraciner mon travail dans une phase heuristique, constituée en deux étapes : le dépouillement, laborieux mais entrepris de manière systématique, des principales revues philosophiques de 1920 à 1940, et une lecture de quelques moments importants de la correspondance de Husserl, toujours envisagée comme un lieu herméneutique privilégié. Dans cette perspective, j'ai retenu les auteurs qui, en France, ont eu un contact personnel direct avec Husserl et avec lesquels il s'est expliqué sur son 'uvre, pour clarifier certaines positions philosophiques. Ces recherches m'ont permis d'articuler mon travail en quatre chapitres qui étudient, chacun à leur manière, les enjeux phénoménologiques d'un « lieu » important de la réception de Husserl et les implications sur les auteurs concernés. Le premier chapitre porte sur l'oeuvre de Jean Hering, un étudiant de Husserl à Göttingen et auteur du premier ouvrage en langue française sur la phénoménologie ' Phénoménologie et philosophie religieuse (1925). Hering développe de manière originale une interprétation réaliste de la phénoménologie, dans son mouvement de restauration de l'objectivité dans son essence, et applique les principes de la pensée de Husserl dans la ligne deun renouvellement de la problématique de la philosophie de la religion. Le deuxième chapitre analyse les travaux de Léon Chestov, le premier penseur immigré ayant écrit, en France, sur Husserl. Proche de Lévy-Bruhl, il se situe deemblée dans un rapport critique vis-à-vis de la phénoménologie husserlienne. Il entend interroger directement le caractère d'intuitivité de la démarche et propose une interprétation existentielle de la pensée de Husserl, s'appuyant sur la théorie de leexistence idéale de la vérité et la notion d'évidence logique des «Prolégomènes à la logique pure» de 1900. Il est possible deenraciner son interprétation dans l'oeuvre de Husserl et de montrer qu'il met en question le pouvoir analytique de la phénoménologie face à ce qui relève du registre de l'existence ou de l'« épreuve de la vie », c'est-à-dire un rapport à soi dans la vie affective en-deça de toute détermination objective. On notera aussi qu'il critique la phénoménologie dans son implication métaphysique de l'anti-psychologisme et en ce qui relève du problème épistémologique du rêve. Le troisième chapitre porte sur les premiers travaux d'Emmanuel Levinas qui occupe une place déterminante. Il s'agit non seulement de considérer la signification de ses recherches proprement phénoménologiques, mais aussi d'en apprécier l'originalité vis-à-vis de Hering et de Chestov. On peut alors dégager avec précision, en particulier à travers une mise en perspective de la critique d'une détermination théorétique de l'être en général, les lieux de convergence et de désaccord, avec les auteurs précédemment mentionnés, et prendre la mesure de la notion fondamentale « d'intentionnalité spécifique du désir ». Le quatrième chapitre vise à étudier l'originalité de la phénoménologie de Gaston Berger, collaborateur très apprécié de Husserl Ses travaux se situent dans un mouvement de radicalisation de « l'expérience transcendantale » et de la réduction phénoménologique. Cette attitude le conduit à interroger le champ d'exploration de la phénoménologie en direction de la problématique philosophique de la croyance. Les résultats de cette contribution ont permis de renouveler la compréhension de la première réception française de Husserl, tant du point de vue de l'historien (ma recherche donne une vision généalogique de certaines problématiques actuelles de la phénoménologie en France) que de celui d'une approche radicalement philosophique. En effet, certains thèmes importants de la phénoménologie ont fait lobjet dun traitement spécifique : les limites de la connaissance théorétique ; le problème de l'expérience sensible et celui de la passivité dans leur intentionnalité propre et selon une interrogation radicale sur la « vie » ; la fonction épistémologique de la religion pour la phénoménologie ; ou, encore, la question des relations entre vérité, évidence et erreur, ceci selon une recherche ayant principalement envisagé la phénoménologie dans sa référence à une expérience originaire, par laquelle commence la philosophie et par laquelle elle est alimentée tout au long de son exercice. ' ER -