TY - VIDEO ID - 127240742 TI - Himmel und erde (Le ciel et la terre) PY - 2000 PB - [Lieu de publication inconnu]: [éditeur inconnu], DB - UniCat UR - https://www.unicat.be/uniCat?func=search&query=sysid:127240742 AB - Filmant, loin de toute préoccupation sociologique, un monde paysan en voie de disparition, Michael Pilz réalise un magnifique essai poétique. Cinq heures d'enchantement. Synopsis : La vie d'un village de haute-montagne (Sankt-Anna) en Styrie, une province autrichienne proche de la Slovénie. Une méditation sur le temps, la nature et la lutte incessante des hommes pour survivre, aussi bien que l'enregistrement d'un mode de vie très ancien en train de disparaître. En filmant pendant plusieurs saisons, de 1979 à 1982, la vie des habitants du village de Sankt-Anna, dans un coin un peu reculé de Styrie, Michael Pilz n'a pas réalisé un documentaire ethnographique ou sociologique. Car le cinéma que pratique cet artiste singulier, à l'oeuvre aussi abondante que variée (documentaires, films expérimentaux mais aussi fictions, sur divers supports et en divers formats) n'est pas sans évoquer celui de Mekas ou de Morder . Un des cartons qui ponctuent Himmel und Erde, dit Tout est en nous . Pour Pilz la caméra n'est certainement pas un simple outil d'enregistrement d'un réel préexistant. Le cinéaste, même s'il n'apparaît pas à l'image, est au centre du film, espèce de journal intime qui recueillerait une somme d'impressions pour les retravailler et construire une véritable cosmogonie intime, à la fois ample et modeste. Car, prenant le temps d'observer les travaux des champs, les cérémonies religieuses ou les fêtes de village, écoutant ses interlocuteurs parler de leur vie et de leurs préoccupations, filmant les enfants à l'école ou pendant leurs jeux, captant avec une étonnante sensibilité atmosphérique les paysages rudes et montagneux au fil des saisons, le cinéaste place certes la perception du monde au coeur de son travail, mais ce matériau est transformé au cours d'un processus d'associations et de recréation poétique recourant aux inserts, aux ralentis, aux collages sonores et visuels sans que l'aspect formel soit jamais mis en avant de manière ostentatoire. Citant la Bible ou Lao Tseu, les voix off ne commentent pas ce que nous voyons, ne nous en livrent pas le sens, mais agissent en contrepoint sonore, rajoutant simplement une dimension à l'ensemble. Car rien ne pèse ici, aucun discours ne surplombe ce film empreint de joyeuse légèreté. La vision d'un tracteur avançant dans la brume du petit matin sur un chemin entre les arbres d'une forêt, ou les gestes d'une paysanne balayant le plancher de sa ferme nous arrivent avec une immédiateté ignorant le second degré. ER -