TY - BOOK ID - 127239927 TI - Enquêtes sur la satisfaction au travail et études des conditions de travail : sont-elles si différentes ? AU - Keersmaekers, Jan AU - Mairiaux, Philippe AU - De Witte, K. AU - UCL.. MD/ESP/HYTR - Unité d'hygiène et de physiologie du travail PY - 1993 PB - Bruxelles: UCL., DB - UniCat KW - Job Satisfaction KW - Work KW - Questionnaires KW - Occupational Exposure UR - https://www.unicat.be/uniCat?func=search&query=sysid:127239927 AB - Comme ergonome (et/ou médecin du travail) on s’applique à l’amélioration des conditions de travail. Le mot « ergonomie » a été dérivé de la langue grecque : « ergon », qui signifie « le travail » et « nomos », qui signifie « le savoir, les lois » ; le terme « ergonomie » signifie donc « l’ensemble des études et des recherches sur l’organisation méthodique du travail et l’aménagement de l’équipement en fonction des possibilités de l’homme » (Petite Larousse, 1980, p.353). Le but d’une telle étude est l’amélioration de ces conditions de travail.
Une autre définition du mot « ergonomie » vient de A. Wisner : l’ergonomie est l’ensemble des connaissances scientifiques relatives à l’homme et nécessaires pour concevoir des outils, des machines et des dispositifs, qui puissent être utilisés avec le maximum de confort, de sécurité et d’efficacité. »
Cette efficacité peut être définie de différents points de vue : il y a le point de vue purement économique, il y a aussi le point de vue social. On pourrait définir ce point de vue social en partant du coût social : les maladies professionnelles ou celles, liées d’une autre façon au travail, l’insatisfaction au travail, l’aliénation ou le non-épanouissement dans le travail. L’ensemble de ces points de vue concerne la notion de « qualité totale » de la vie de travail.
Pourquoi faut-il une amélioration des conditions de travail ?
Il y a un grand ensemble de raisons pour lesquelles il est possible de motiver cette amélioration et les recherches dont elle est l’objet ; la définition de A. Wisner en donne déjà trois. Pensons aux raisons de santé, de productivité, etcetera (les raisons s’avèrent souvent être enchevêtrées). Une de ces raisons que l’ergonome pourrait prendre à cœur, c’est la satisfaction au travail des travailleurs pour lesquels il fait ses études. Si cette raison n’est pas explicitée, elle est souvent présente d’une manière implicite (et peut-être inconsciente).
Selon certains auteurs (Roustang, 1991 – Francès, 1981) cette satisfaction au travail pose de nos jours des problèmes : il se manifesterait une désaffection pour le travail, surtout chez la jeunesse, avec toutes les conséquences possibles comme l’absentéisme, le turnover, les démissions. La cause de ces phénomènes serait le désintérêt des jeunes gens et le déplacement de leur attention vers la sphère de la maison, la famille et les amis (« cocooning » ?). Une raison de plus serait que le travail n’offrait plus suffisamment les possibilités du développement de soi-même ou, au contraire, exigerait trop de l’homme et résulterait de cette manière dans l’impossibilité de se réaliser sur d’autres plans. L’étude de la satisfaction au travail est donc importante du point de vue économique, psychologique et humain.
Dans ce travail nous voulons étudier les liens, qui pourraient exister entre les méthodes qui sont utilisées par les ergonomes pour évaluer les postes de travail et les méthodes des psychologues pour estimer la satisfaction au travail. L’intérêt de cette étude se situe sur deux plans : implications économiques assez importantes. Il pourrait être utile pour l’ergonome de tenir compte de cette réalité et de savoir dans quelle mesure il serait possible d’influencer cette satisfaction au travail. D’autre part, les méthodes offertes par les psychologues afin de mesurer ou d’estimer la satisfaction au travail sont assez compliquées et laborieuses (enquêtes) ; si, dans des circonstances bien définies, on pourrait les remplacer par une méthode ergonomique d’observation (plus simple), qui permet de prédire la satisfaction au travail, cette méthode serait intéressante pour les psychologues mêmes. Pour les ergonomes il serait enrichissant aussi de disposer d’un outil accessible, dont ils savent qu’il leur donne, à côté d’une évaluation des conditions de travail, une estimation de la satisfaction à ce travail.
L’étude a été structurée comme suivant :
- Dans un premier chapitre, basé sur l’étude de la littérature, nous essayons d’expliciter la notion « satisfaction au travail », et de décrire ses facteurs constituants.
- Nous appuyant sur cette informations, nous proposons certaines hypothèses de travail qui ont guidé notre étude.
- Ensuite, nous cherchons les instruments avec lesquels nous voulons étudier la satisfaction au travail et les conditions de travail.
- Dans les chapitres suivants nous proposons notre méthodologie et les résultats.
- Enfin ces résultats nous mènent à des conclusions, qui seront discutées et critiquées dans un dernier chapitre ER -