TY - BOOK ID - 127163928 TI - L'évaluation des compétences dans l'enseignement des soins infirmiers : le point de vue des apprenants AU - Meeuwissen, Marie-Eve AU - Darras, Elisabeth AU - UCL.. MD/ESP/HOSP - Unité des sciences hospitalières PY - 2001 PB - Bruxelles: UCL, DB - UniCat KW - Education, Nursing KW - Students, Nursing UR - https://www.unicat.be/uniCat?func=search&query=sysid:127163928 AB - Au cours de ces dernières années, la formation en soins infirmiers a considérablement évolué. Plusieurs répercussions d’ordres divers sont à l’origine d’un remaniement des programmes d’étude en vue de l’adaptation la plus optimale à la demande qui est faite, actuellement, en matière de soins de santé.
Nous citerons, dans cette introduction, deux répercussions qui nous paraissent les plus significatives au regard de la problématique envisagée, à savoir : l’évaluation des compétences dans l’enseignement des soins infirmiers.
Tout d’abord, la reconnaissance légale ainsi que la professionnalisation du métier d’infirmier ont conféré aux soignants de plus en plus de responsabilités tant au niveau des techniques, qu’en ce qui concerne la prise en charge globale des patients.
Depuis l’avènement de la démarche en soins infirmiers, qui s’appuie notamment sur un jugement cliniques précis, la profession infirmière a retrouvé une certaine spécificité et de même qu’une certaine notoriété face au corps médical et aux autres disciplines paramédicales. C’est, ainsi, que le temps de l’infirmière technicienne, qui applique de façon totalement soumise les injonctions, pour la plupart médicales, est largement révolu.
Nous existons comme des soignants à part entière et nous avons à jouer un rôle, qui nous est propre, auprès des clients.
De plus, les progrès réalisés en matière de soins de santé alimentent considérablement les exigences actuelles des patients vis-à-vis de leur propre santé. Au vu de notre société de consommation, la différence, le handicap ou la maladie sont autant de choses que l’on refuse à tout prix pour soi-même ; c’est donc bien normal que chacun de nous veille à préserver son précieux capital santé.
Chaque individu a, dès lors, le droit de réclamer des soins de qualité et, suivant la logique de ce propos, chaque soignant a le devoir de lui en fournir.
Cette conception des soins est actuellement la plus répandue dans les pays européens et elle fait place à des nombreuses et diverses démarches pour améliorer cette qualité de soins tant prônée au sein même de la population. Cela en est arrivé au point de définir et de mettre en œuvre des politiques de qualité aussi bien en milieu hospitalier qu’en extra muros.
Cette professionnalisation, cette reconnaissance de notre métier, ainsi que les politique de qualité largement développées actuellement sont bien légitimes et utiles, il n’en est pas à douter. Il faut simplement être conscient du fait qu’elles engendrent des répercussions non négligeables au niveau de la formation infirmière.
Puisque les soignants du terrain et la société en général réclament des soins de qualité adaptés à chaque individu, il est, dès lors, nécessaire de former des futurs professionnels dans l’optique qu’ils soient les plus compétents possibles.
La pédagogie des compétences issue de la psychologie cognitive, et plus particulièrement du paradigme constructiviste, est fondée sur l’idée que l’apprentissage se construit graduellement, dans le but de provoquer et d’assister l’acquisition de compétences, c’est-à-dire des savoirs significatifs, réutilisables fonctionnellement et transférables (De Ketele, cité par Hivon et coll., 1993). Ce type de pédagogie se répand actuellement au niveau des établissements scolaires, toutes disciplines et niveaux confondus, il n’est, dès lors, pas vain de s’y intéresser étant donné son expansion actuelle.
Nous avons rencontré l’opportunité de pouvoir mener une étude dans ce domaine grâce à un groupe de recherche s’intéressant particulièrement, dans le cadre d’un projet scientifique, à la problématique de l’évaluation des compétences.
Au cours de ce travail, nous tenterons, tout d’abord, par le biais d’une partie théorique construite, d’éclaircir la problématique de l’évaluation des compétences.
Nous commencerons par la situer dans le champ des soins infirmiers. Ensuite, nous nous intéresserons à la notion de compétence qui est l’élément novateur de la tendance actuelle en matière de pédagogie. Puis, nous développerons la notion d’évaluation de façon générale, et de façon spécifique, en envisageant l’évaluation formative qui est une forme d’évaluation permettant d’évaluer des compétences tout au long du processus d’apprentissage. Enfin nous délimiterons le concept d’évaluation des compétences.
Pour ce qui est de la partie empirique du travail, il est utile de préciser que nous considérons essentiellement l’évaluation des compétences en situation d’enseignement clinique.
C’est cet aspect pratique de la formation qui nous intéressera principalement lorsque, d’une part, nous tenterons de savoir si, lorsque les apprenants sont évalués en stage, par le biais d’un outil conçu en termes de compétences, ils se sentent impliqués comme acteurs participant à leur propre évaluation, et par conséquent, à leur apprentissage, tant au niveau de leur vécu que leurs attentes éventuelles en la matière.
Et d’autres part, lorsque nous tentons de savoir si le vécu des apprenants quant aux pratiques actuelles d’évaluation en stage rencontre leurs attentes dans le même domaine. Ces deux considérations constitueront l’essentiel de nos deux hypothèses de recherche.
Une particularité importante de ce mémoire est encore à ajouter ici. Il s’agit du fait que l’étude que nous allons mener est, en réalité, le corollaire d’une autre étude, insérée dans le même projet de recherche, traitant également de la problématique de l’évaluation des compétences en situation de stage.
En effet, deux enquête de terrain similaire ont été réalisée sur un même lieu.
Mais ce qui différencie l’une de l’autre, c’est la population cible :
- l’étude contenue dans ce mémoire envisage le point de vue des apprenants ;
- son homologue s’intéresse au point de vue des formateurs du même établissement scolaire.
Les points de vue de ces deux acteurs de l’évaluation étant complémentaires, il nous sera permis, en collaboration avec l’enquêteur concernant les formateurs, d’analyser nos résultats en complémentarité.
Ainsi, nous aurons l’opportunité de croiser les résultats de façon à pouvoir envisager la problématique des compétences à la fois du discours des apprenants et sur celui des formateurs.
Cette démarche nous paraît opportune et même nécessaire ; et ce, dans le but de rendre la recherche plus complète et plus réaliste puisque nuancée en fonction des avis de deux catégories d’acteurs participant à l’action d’évaluation en stage. ER -