TY - BOOK ID - 126947489 TI - Viabilité financière d'un groupement de logements privés participatifs pour personnes vieillisantes de type "Abbeyfield" et coût pour ses habitants AU - De Smet, Sébastien AU - Leroy, Xavier AU - UCL.. MD/ESP/HOSP - Unité des sciences hospitalières PY - 2000 PB - Bruxelles: UCL, DB - UniCat KW - Costs and Cost Analysis KW - Aged KW - Group Homes UR - https://www.unicat.be/uniCat?func=search&query=sysid:126947489 AB - Aujourd’hui, deux constatations apparaissent d’emblée en abordant la problématique des personnes âgées.
La première est l’allongement de la durée de vie.
Vers les années 1880-1890, l’espérance de vie à la naissance en Belgique était de 46,7 ans pour les femmes et de 43,6 ans pour les hommes. En 1990, elle passait à 71,1 pour les femmes et 72,4 pour les hommes.
En un peu plus d’un siècle, l’espérance de vie a donc augmenté d’ environ 30 ans. En Belgique, sur les 10.143.047 habitants, 2.173.657 sont âgés de 60 ans et plus, ce qui correspond en pourcentage à 21,4% de personnes dites âgées. Ce pourcentage est identique (21,5%) en ce qui concerne les wallons ; le s60 ans et plus sont 713.313 sur une population totale de 3.314.568.
La seconde constatation est que cette augmentation de la durée de la vie n’entraîne pas une augmentation de l’incapacité des personnes âgées.
Selon une étude de l’O.C.D.E., dans sept grands pays industrialisés, l’espérance de vie sans incapacité augmente régulièrement . Elles est actuellement de 65 ans. En outre, dans certains pays (France, U.S.A.,…), cette évolution est aussi rapide que celle de l’espérance de vie.
En conséquence, le vieillissement de la population dû à l’allongement de la vie n’ entraîne pas spécifiquement une augmentation du besoin étant donné que le nombre d’années vécues en incapacité ne se modifie pas. Toutefois, notons qu’à partir de 2010, l’arrivée progressive de la génération du « baby boom » à la soixantaine entraînera une croissance importante de cette tranche d’âge.
La personne âgée d’aujourd’hui est une personne plus âgée qu’autrefois mais très souvent en bonne santé. Comme nous l’aborderons au cours des deuxième et troisième chapitres, une problématique importante pour les personnes vieillissantes est celle du logement qui, en Belgique, ne rencontre pas toujours les besoins des individus. Très peu d’alternatives existent en dehors du domicile individuel et de la maison de repos. Or, pour certaines personnes, une attente d’un modèle différent existe.
Abbeyfield peut constituer une solution. Cette forme d’habitation communautaire à taille humaine s’est développée en Angleterre pour les personnes d’âge mûr.
Ce modèle repose sur la solidarité entre les personnes y résidant, de même qu’entre celle-ci et le quartier. Au cours du deuxième chapitre, nous l’étudierons dans son environnement de base- en Angleterre – avant d’ examiner son implantation débutante en Belgique.
Après avoir posé nos bases théoriques concernant la personne âgée, son logement, la législation et les notions de viabilité financière, nous entrerons dans le corps de ce travail étudiant quatre petites unités de vie semblables au projet Abbeyfield, tant dans leur conception que dans leur structure, déjà en activité en Belgique.
Cette étude présentera la philosophie, l’organisation, l’architecture et enfin les finances de chacune de ces associations, ce qui servira de base au calcul de coûts, par personne, ventilés selon les postes comptables.
Munis de ces données récoltées sur le terrain, nous serons en mesure de précéder à l’analyse de trois maisons Abbeyfield en cours d’implantation en Wallonie. Par la technique de projection, nous déterminerons la viabilité de chacune d’elles.
Dans les faits, cette analyse simulera les comptes d’exploitation en étudiant les différents postes de charges et de produits à partir des chiffres retenus pour chacun d’eux.
Nous la compléterons par l’élaboration de plans de financement. Cette étape consiste en une analyse, année après année, des comptes d’exploitation ainsi que des bilans, afin d’obtenir une vue la plus correcte possible de la structure financière. Les plans de financement s’étaleront sur ,3 ou 4 années selon les caractéristiques des projets.
Parallèlement, nous étudierons les coûts à charge des locataire des maisons, l’objectif étant de trouver un juste équilibre entre dépenses et recettes. Ces dernières proviennent en premier lieu des participations mensuelles personnelles des habitants.
L’application des résultats de cet ensemble de démarches à n’importe quelle maison située en Wallonie constitue l’étape ultime.
En conclusion, le développement de ce travail tournera autour de trois questions centrales :
ce modèle peut-il être transposé chez nous ? Il existe en Angleterre depuis de nombreuses années et y est bien implanté dans le paysage. La Belgique n’est pas l’Angleterre, chacun de ces deux pays ayant ses spécificités. Nous verrons comment l’adapter ici en tenant compte de nos particularités.
Ce projet est-il financièrement viable ? L’interrogation constitue le cœur du travail : il n’est pas question de créer une association – fut-elle située dans le domaine social – dont les comptes ne seraient pas équilibrés. L’étude de viabilité est donc la deuxième clef de réussite de ce projet.
Quels coûts seront à la charge des locataires ? Le plus important est de rencontrer le public ciblé, le plus large possible, et donc de viser au coût minimal par rapport aux services rendus. La participation des habitants aux tâches domestiques, ainsi que le recours au volontariat, constituent des conditions indispensables en vue de l’ouverture à ce public.
Nous tenterons de répondre à ces trois questions fondamentales afin de pouvoir éventuellement proposer cette alternative aux personnes âgées. ER -