TY - BOOK ID - 126701298 TI - Etude de la compréhension à la lecture par l'analyse de rappel de récit chez l'adolescent sourd AU - Castermans, Marie-Claire AU - Huaux, Hélène AU - De Galocsy-Giblet, Christiane AU - UCL.. PSP - Logopédie AU - UCL.. MD/NOPS/ORLO - Unité d'ORL, d'audiophonologie et de logopédie PY - 1990 PB - Louvain-la-Neuve, Bruxelles: UCL, DB - UniCat KW - Reading Frames KW - Deafness KW - Adolescent UR - https://www.unicat.be/uniCat?func=search&query=sysid:126701298 AB - Par le rappel de récit, nous voulions étudier la compréhension à la lecture chez l’adolescent sourd. Nous avons comparé leurs récits fournis à la suite de la lecture de texte et de l’observation de planches dessinées à ceux d’enfants entendant. Nous les avons détaillé suivant certains critères relatifs aux types de propositions émises par les enfants.
Après une analyse quantitative de nos résultat, il nous est apparu, comme nous nous y attendions, que l’adolescent sourd comprend moins bien un texte que l’enfant entendant. En effet, l’évaluation des rappels de récit nous prouve que les adolescents déficients auditifs se situent à un niveau inférieur à celui des enfants entendant pour notre tâche de lecture.
La cotation générale des rappels de récit fournis par l’adolescent sourd aux planches dessinées et au texte ne nous permet pas de conforter l’hypothèse selon laquelle ce dernier serait plus compétent pour le matériel imagé.
La prudence s’impose pourtant. Lorsque nous comparons les résultats des adolescents à audition déficiente avec ceux des enfants entendant pour ces scores globaux, nous constatons que les deux populations se rejoignent pour les résultats aux planches dessinées, alors que ce n’est pas le cas pour les textes. En effet, pour les rappels de récit écrit, les enfants entendant sont significativement plus compétent que les adolescents sourds.
Comme ces scores nous donnaient une indication générale de la compréhension à la lecture, il nous a semblé indispensable de passer à l’analyse qualitative des propositions émises par les enfants. Les conclusions tirées de cette analyse sont nuancées. Nous n’avons constaté aucune différence significative entre nos deux populations en ce qui concerne les propositions identiques, les approximations et les fantaisies. Par contre, les omissions sont plus nombreuses chez les adolescents sourds et les paraphrases apparaissent plus fréquentes dans les récits des enfants entendant.
Dans notre analyse des protocoles de réponses des adolescents sourds, nous avons donc tenu compte à la fois de la nature et du degré de précision des productions des enfants. Ceci nous a permis d’induire stratégies mises en œuvre par l’adolescent sourd lors de la lecture d’un texte. Nous avons remarqué que certaines erreurs sont imputables à son niveau de langage oral et que d’autres trouvent leur origine dans un processus de mémorisation moins efficace que chez l’enfant entendant. Nous avons également constaté que l’adolescent déficient auditif fait souvent référence à son expérience personnelle et à sa représentation du monde.
Deux pistes de recherche naissent de notre travail.
Comme nous n’avons observé aucune corrélation entre les résultats obtenus aux textes et aux planches dessinées, il nous semble inadéquat d’utiliser trop longtemps et exclusivement des histoires en images et exemptes de texte comme matériel de lecture. Il serait préférable, selon nous, d’engager l’apprentissage de l’écrit assez tôt chez l’enfant déficient auditif. A présent, la question qui s’impose à nous est de déterminer plus précisément à quel moment ce passage à l’écrit doit avoir lieu. Cette entreprise n’est néanmoins envisageable que si elle est réalisée à partir d’un matériel lexicalement et syntaxiquement adapté à l’enfant sourd.
La deuxième voie de recherche est relative à l’élaboration d’un matériel standardisé de compréhension à la lecture. En effet, sur base de notre analyse très détaillée des propositions émises par les enfants, ne pourrait-on, dans une étude ultérieure, réaliser un système de cotation se présentant sous forme d’une échelle à plusieurs niveaux correspondant à différents degrés de maîtrise et de précision de la réponse ?
Nous ne pouvons conclure ce travail sans souligner qu’il faut porter à la lecture chez l’enfant déficient auditif car elle lui permet de s’épanouir tant sur le plan personnel que social ER -